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«Face aux transferts d’armes en Syrie, Israël était obligé de réagir»

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Israël tire et menace de répliquer en Syrie. Après deux ans de conflit, l’Etat hébreu à prouver une nouvelle fois qu’il ne resterait pas insensible aux diverses menaces qui fragilisent la région, notamment lorsqu’il s’agit de transférer des armes au Hezbollah libanais.

En écho au conflit syrien, le Proche Orient se dirige-t-il vers une nouvelle guerre entre le Hezbollah et Israël ? Rien n’est moins sûr, pour Gideon Kouts, correspondant à Paris et chef du bureau européen de la radio-télévision publique israélienne IBA, tout dépendra des prochains évènements en Syrie.

Quelles étaient les intentions d’Israël en frappant la Syrie ?
 

Dans ce conflit, ce qui intéresse Israël – et ce sont là les intérêts de nombreuses puissances – c’est de maintenir la stabilité régionale.

La frontière israélo-syrienne a toujours été relativement calme, hormis quelques accrochages passagers, mais aujourd’hui, Israël se sent menacé car si les armes chimiques possédées par le gouvernement syrien parviennent jusqu’au Hezbollah libanais, ou tout autre groupe islamiste présent sur le territoire syrien comme ailleurs, le conflit pourrait vite s’étendre et enflammer la région.

Cette déstabilisation pourrait donc être très grave pour l’Etat hébreu.

Aujourd’hui, les puissances occidentales ne sont pas prêtes à intervenir en Syrie. Les récentes rencontres entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron l’ont encore montré, les puissances impliquées veulent bien aider, mais en aucun cas intervenir militairement.

Il fallait donc pour Israël envoyer un signal fort en direction de la Syrie. Le ministre de la Défense a été dans ce sens en affirmant que chaque tir, même hasardeux, vers Israël, ne resterait pas sans réponse.

N’y a-t-il pas également une volonté israélienne de menacer une nouvelle fois l’Iran ?
 

Bien entendu, cette frappe s’inscrit dans une épreuve de force avec le régime iranien. Bien qu’on ne puisse prédire ce qui se passera dans les mois à venir entre Israël et l’Iran, notamment en raison des élections à venir en Iran, la menace contre Israël reste forte.

Pourquoi l’Etat hébreu a-t-il choisi de frapper aujourd’hui, alors que le conflit a débuté il y a plus de deux ans et que la menace d’internationalisation du conflit a depuis longtemps été brandie ?
 

Aujourd’hui, la menace islamiste s’est largement aggravée. Le transfert d’armes a commencé et est connu de tous, des preuves existent.

Les puissances occidentales ont-elles-mêmes constaté le transfert de ces armes. Le problème réside désormais dans la menace des armes chimiques qui – et c’est également prouvé – ont été utilisées, sans doute de chaque côté du front syrien.

Comment réagissent les Israéliens face à cette menace ? Craignent-ils de vivre une nouvelle guerre avec le Hezbollah libanais ?
 

Dans le contexte actuel de déstabilisation de la région, une nouvelle guerre avec le Hezbollah est possible, mais actuellement, tout dépend de ce qui se passera dans les mois à venir en Syrie, et aujourd’hui, personne ne peut le dire.

Il faut donc se préparer à tout. Et du côté israélien, se préparer à tout, c’est envisagé une guerre contre le Hezbollah mais également un conflit direct contre un groupe islamiste en Syrie.

La question n’est donc pas de savoir ce qu’Israël fera, mais quelles conséquences découleront des prochains évènements syriens.

Pensez-vous qu’Israël aurait pu frapper la Syrie dans une tentative pour enflammer la région et attirer le regard de la communauté international sur la menace iranienne ?
 

C’est peu probable, Israël n’est pas intéressé par une intervention militaire internationale dans la région. Lorsque l’Etat hébreu réagit, c’est dans un but précis.

Tout ceci entre dans une rhétorique bien rodée.

Or, durant toute la durée du conflit syrien, Israël n’a jamais vraiment montré un quelconque appui envers l’un ou l’autre camp car il fallait à tout prix éviter de déstabiliser la région.

Mais bien que l’Etat hébreu ne soit pas partie prenante dans le conflit syrien, il est aujourd’hui en danger. Et cette menace nécessitait une réponse.

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