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Sans nouvelles du peintre syrien Youssef Abdelké
La toile syrienne se mobilise depuis l’arrestation du célèbre peintre Youssef Abdelké, le 18 juillet dernier. L’artiste syrien, issu d’une famille chrétienne, a été arrêté à un barrage de la sécurité politique, situé aux environs de la ville de Tartous, au nord-ouest de la Syrie.
Depuis, « pas de nouvelles » confie à JOL Press l’un de ses vieux amis, qui souhaite conserver l’anonymat. Engagé politiquement, Youssef Abdelké est membre du Parti de l’action communiste et fait partie du comité de la coordination nationale, « un organisme d’opposition reconnu par le pouvoir qui oeuvre pour le dialogue, le pacifisme du mouvement de contestation et la non-violence».
Peu de temps avant son arrestation, l’artiste dissident, âgé de 62 ans, avait signé une pétition rédigée par des personnalités issues des milieux artistiques et intellectuels syriens dans laquelle elles « réaffirmaient leur totale adhésion aux principes de la révolution populaire déclenchée en mars 2011 et que résument les mots d’ordre de liberté, dignité, justice sociale et unité nationale ».
Une campagne en ligne pour libérer Youssef Abdelké
« La mobilisation en Syrie passe essentiellement par les réseaux sociaux et via communiqués de presse étant donné que nous n’avons aucunes autres possibilités d’actions en Syrie, comme les manifestations, happenings ou sittings », explique le proche du peintre, depuis Damas. « Ces plate-formes nous permettent de créer un lien entre les amis et sympathisants, de l’intérieur comme de l’extérieur » poursuit-il.
Cette page, qui rassemble plus de 3000 membres, initialement créée pour présenter les œuvres de Youssef Abdelké, s’est rapidement « transformée en page de soutien après son arrestation ». Les internautes y postent leurs propres créations, comme le révèle le site de France 24. Une pétition en ligne a également été lancée sur le réseau social dans laquelle artistes et intellectuels du monde entier exhortent les autorités syriennes à relâcher immédiatement Youssef Abdelké.
Ancien prisonnier politique
Ancien prisonnier politique, l’artiste a déjà passé deux ans derrière les barreaux en raison de son appartenance au Parti d’Action Communiste, interdit en Syrie. « Nous ignorons encore les motifs de son arrestation, si cela est lié à cette pétition qu’il a signée, à son son passé ou à son engagement avant de partir en France. Ici nous avons l’impression que le pouvoir a maintenant le temps de s’occuper des activistes pacifistes et surtout de ceux qui appartiennent aux confessions minoritaires dans le pays et que le pouvoir prétend protéger. Youssef est chrétien et ses deux amis du Parti de l’Action Communiste, Toufic Omrane et Adnane al-Debesé, également arrêtés, sont druze et alaouite… » poursuit l’ami du peintre.
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Une arrestation jugée «inacceptable»
« Son arrestation peut paraître de moindre importance comparée aux destructions et violences sanglantes mais c’est malgré tout inacceptable », a expliqué à l‘AFP l’épouse du peintre, la scénariste et réalisatrice syrienne Hala Al Abdalla. « N’importe quelle personne qui travaille pacifiquement, depuis la Syrie, pour la réussite de la révolution [contre Bachar al-Assad] (…) est sacrée et ne devrait être touchée » rapporte le quotidien algérien El Watan.
Reconnu à l’international, Youssef Abdelké a étudié les arts plastiques à l’école des Beaux-Arts à Paris, puis à l’université Paris VIII. Après avoir été emprisonné sous le régime de Hafez el-Assad, il s’est exilé en France entre 1981 et 2005, date à laquelle il est rentré en Syrie. Ses toiles sont exposées dans plusieurs instutions mondiales, notamment au British Museum de Londres ainsi qu’à l’Institut du monde arabe à Paris.
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