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Des Saoudiennes en route contre l’interdiction de conduire

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Après avoir lancé une pétition sur Internet en faveur du droit des femmes de conduire en Arabie saoudite, une militante des droits de l’homme, Nassima al-Sada, a déclaré à l’AFP qu’elle prendrait le volant de sa voiture le 26 octobre prochain.

La pétition, qui a recueilli plus de 5000 signatures, devrait pousser des centaines voire des milliers d’autres militantes à suivre la même route qu’elle.

Les femmes de Mahomet à dos de chameau

Car, selon les signataires, le droit des femmes de conduire n’est pas en contradiction avec la charia, la loi islamique appliquée strictement en Arabie saoudite. « Il n’y a pas un seul texte dans la charia ni dans la jurisprudence islamique qui stipule cette interdiction, laquelle ne trouve de justification que dans la tradition et les coutumes », expliquent les militantes soutenant l’initiative.

« Tout comme les femmes des compagnons du prophète [Mahomet] se déplaçaient à dos de cheval et de chameau, il est de notre droit de conduire en utilisant les moyens de transport de notre ère moderne », écrivent-elle dans la pétition.

Des précédents

En 2011, Women2Drive, une autre initiative de ce genre, avait vu le jour dans le riche royaume conservateur du Golfe. Najla Hariri, une jeune mère de famille d’une trentaine d’années, avait osé conduire au volant de sa voiture dans les rues de la capitale saoudienne, Jeddah. Elle avait alors lancé une campagne sur Internet exhortant les Saoudiennes, mais également les Occidentales – nombreuses en Arabie saoudite – à prendre le volant.

La même année, Manal Al Sharif, une militante des droits de la femme qui avait appris à conduire aux États-Unis, avait posté sur YouTube une vidéo d’elle au volant de sa voiture. Un défi lancé aux autorités religieuses qui l’ont accusée de violer l’ordre public et l’ont arrêtée.

En 1990 déjà, en pleine guerre du Golfe, 50 militantes saoudiennes avaient aussi bravé l’interdiction, roulant dans leurs voitures à la barbe de la police religieuse.

Bientôt la fin d’une interdiction ?

En avril dernier, par un simple tweet, le prince saoudien Al-Walid ben Talal – neveu du roi Abdallah – relançait le débat sur cette interdiction. « Le fait d’autoriser les femmes à conduire préserverait 500 000 emplois et entraînerait des retombées positives aux niveaux social et économique », écrivait-il sur Twitter.

Si l’État islamique n’interdit pas à proprement parler la conduite des femmes, celui-ci ne délivre cependant aucun permis de conduire aux femmes, rendant leur conduite effectivement illégale. Elles risquent également de se faire arrêter si elles sont en voiture avec un homme qui n’a pas de lien de parenté avec elles ou s’il n’est pas leur employé.

Vidéo diffusée par Manal Al Sharif en 2011 :

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