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Immersion dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari, en Jordanie

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Les Syriens seraient désormais deux millions à avoir quitté leur pays pour trouver refuge dans les divers pays du Moyen Orient qui acceptent encore d’ouvrir leurs frontières à l’afflux massif de ces victimes de la guerre civile.

Désormais 2 millions de réfugiés, dont 1 million d’enfants

Ils sont nombreux, parmi ces deux millions d’exilés, à trouver refuge dans des camps de fortune, installés dans les pays limitrophes, où s’entassent des milliers de familles perdues.

De tous ces camps, c’est sans doute celui de Zaatari, en Jordanie, qui est le plus impressionnant. Situé à la frontière jordanienne, à 12 km de la frontière syrienne, ce camp a été ouvert il y a un an et devait initialement recevoir entre 30 000 et 50 000 personnes. 130 000 personnes y vivent aujourd’hui.

Lors de l’ouverture, une centaine de familles seulement y ont été installées mais, depuis, les chiffres ne cessent d’exploser et, chaque jour, 2 000 Syriens frapperaient à la porte de ce camp désormais surchargé et dans lequel les conditions de vie sont de plus en plus difficiles et insalubres.

500 000 dollars par jour pour faire fonctionner le camp

La BBC s’est intéressée de près à ce camp jordanien, le plus vaste et le plus peuplé du monde après le camp de Dadaab, au Kenya – un camp qui est de fait, aujourd’hui, la quatrième ville de Jordanie.

Chaque jour, le fonctionnement du camp de Zaatari coûte 500 000 dollars. 500 000, c’est aussi le nombre de morceaux de pain qui sont distribués quotidiennement avec 4,2 millions de litres d’eau – dans un pays où l’eau est une denrée rare.

Depuis un an, Zaatari est véritablement devenue une ville, sinon autonome, du moins suffisamment développée pour offrir aux réfugiés qui y résident tous les services nécessaires à une vie quotidienne aussi normale que possible.

Dans ce morceau de Syrie en Jordanie, on trouve ainsi trois hôpitaux et plusieurs écoles – des écoles que fréquentent un quart des habitants du camp.

Sur les Champs Elysées du camp de Zaatari

Sur toute la surface de Zaatari, on trouverait également 3 000 « entreprises » et « boutiques ». Sur les avenues du camp – notamment celle appelée « Champs Elysées » – on trouve des épiceries, des boulangeries, mais aussi des boutiques vendant des tenues de cérémonie ou encore des téléphones mobiles.

Des services de taxi ont désormais fait leur place dans le camp – le tour du camp en voiture prend 20 minutes pour effectuer 8 km –  et les enfants peuvent également s’amuser dans les parcs ou les terrains de sport qui leur sont dédiés.

Ce camp, pour un grand nombre de ses résidents, n’est plus seulement un accueil temporaire pour réfugiés mais une destination en soit et qui pourrait être définitive. La vie y est peut-être dure et les habitants doivent sans doute faire face à de nombreux problèmes, au premier rang desquels la sécurité… Comme dans chaque ville, sévissent à Zaatari des gangs qui sont connus pour opérer sur tout le camp. Particulièrement vulnérables, les femmes, et ce malgré la vigilance des autorités du camp – un partenariat entre le gouvernement jordanien et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Les pays voisins de la Syrie ferment leurs frontières

Si la Jordanie a accueilli en masse les Syriens de tous les horizons depuis l’ouverture de ce camp, les frontières doivent désormais se refermer, en raison de l’afflux trop massif de réfugiés. Aujourd’hui, un Syrien quitterait son pays toutes les 17 secondes.

En Jordanie, ne peuvent franchir la frontière que les réfugiés syriens d’origine palestinienne ou irakienne.

L’Egypte, qui se montrait jusqu’à présent accueillante envers les Syriens en fuite, se montrerait beaucoup plus réticente à ouvrir ses frontières depuis la chute du président Mohamed Morsi, le 3 juillet dernier.

Depuis août 2012, l’Irak a définitivement fermé sa frontière tandis que la Turquie n’accepte plus que les possesseurs de passeport ou les urgences médicales.

Que faire de ces réfugiés ?

Pour l’ONG Amnesty International, interrogée par France TV info, les pays d’accueil doivent « garder leurs frontières ouvertes ».

C’est alors la communauté internationale qui doit se mobiliser pour venir en aide à ces pays et à ces réfugiés en fournissant une « assistance financière ». A la fin du mois de juillet dernier, les Nations Unies estimaient cette aide à 2,3 milliards d’euros avant la fin de l’année.

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