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Syrie: un habitant fuit toutes les 17 secondes

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Qu’il s’agisse du Liban, de la Jordanie, de la Turquie, de l’Egypte ou encore du Kurdisan irakien, les pays voisins de la Syrie sont nombreux à accueillir ces Syriens en plein exode. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés, qui rend régulièrement ces chiffres publics, la barre des deux millions de réfugiés aurait été atteinte.

« La Syrie est devenue la grande tragédie de ce siècle – une calamité humanitaire indigne avec des souffrances et des déplacements de populations sans précédent dans l’histoire récente », a ainsi déclaré le Haut-commissaire des nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, selon des propos cités par France TV Info.

Depuis le génocide rwandais de 1994, aucun conflit n’aurait provoqué un tel exode. 

Bientôt un quart de la population libanaise

C’est en Jordanie, au Liban et en Turquie que les réfugiés ont majoritairement refuge. Mais dans ces pays, les conditions de vie de ces réfugiés et l’accueil que leur réserve la population locale  sont autant de difficultés d’adaptation pour ces Syriens forcés de vivre en périphérie de leur pays.

Au Liban, minuscule pays frontalier de la Syrie à l’ouest, la population est de 4,1 millions d’habitants. Or les réfugiés syriens sont 716 000 et bientôt, ces réfugiés représenteront un quart de la population nationale.

En dehors des contraintes sanitaires, ou de logement, ces Syriens sont de moins en moins bien vus par une part de la population libanaise.

« Au début, les réfugiés syriens ont trouvé leur place dans la société libanaise, s’intégrant dans les villes au sein des communautés vivant déjà au Liban. Mais aujourd’hui, leur poids est disproportionné », explique Adrien Tomarchio, membre de l’ONG Acted, à France TV info. « Il y a des problèmes d’infrastructure, d’eau, d’assainissement ».

Concurrence sur le marché de l’emploi

En Jordanie, 6 millions d’habitants cohabitent dans un pays que se partagent des Jordaniens et des Palestiniens. Depuis le début de la crise, 515 000 réfugiés ont afflué pour s’installer principalement dans des camps de réfugiés installés à la frontière.

Ils sont notamment 130 000 à survivre dans le camp de Zaatari, conçu à l’origine pour accueillir 30 000 à 50 000 personnes. Le camp de Zaatari serait aujourd’hui le deuxième plus grand camp de réfugiés au monde.

Comme au Liban, la cohabitation entre les Jordaniens et les Syriens est souvent sujette à tensions qu’il s’agisse de l’accès à l’eau – difficile en Jordanie – ou de l’accès à l’emploi ou au logement.

Parmi les populations locales, la pensée que ces réfugiés volent le travail des populations locales se fait récurrente, augmentant ces tensions croissantes depuis le début de la crise syrienne.

La communauté internationale doit se mobiliser

Si, jusqu’à présent, ces réfugiés ont été accueillis par les pays alentours, les frontières ouvertes depuis deux ans auraient aujourd’hui tendance à se refermer peu à peu, de manière à réguler le flux incessant de cet exode.

En Jordanie, ne peuvent désormais plus entrer les réfugiés syriens qui seraient d’origine palestinienne ou irakienne.

L’Egypte, qui se montrait jusqu’à présent accueillante envers les Syriens en fuite, se montrerait beaucoup plus réticente à ouvrir ses frontières depuis la chute du président Mohamed Morsi, le 3 juillet dernier.

Depuis août 2012, l’Irak a définitivement fermé sa frontière tandis que la Turquie n’accepte plus que les possesseurs de passeport ou les urgences médicales.

Que faire de ces réfugiés ? Pour l’ONG Amnesty International, interrogée par France TV info, les pays d’accueil doivent « garder leurs frontières ouvertes ».

C’est alors la communauté internationale qui doit se mobiliser pour venir en aide à ces pays et à ces réfugiés en fournissant une « assistance financière ». A la fin du mois de juillet dernier, les Nations Unies estimaient cette aide à 2,3 milliards d’euros avant la fin de l’année.

> Lu sur France TV Info

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