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Bachar al-Assad a de l’humour: «Le Nobel de la paix devait me revenir»

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« Le prix Nobel de la paix, c’est moi »

Vendredi 11 octobre, le prix Nobel de la paix était attribué à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Victime d’un complexe obsidional, Bachar al-Assad s’est estimé floué : « le prix Nobel de la paix devait me revenir, »  aurait affirmé le président syrien. De l’humour se sont empressés de préciser les responsables d’al-Akhbar.

Avec près de 115 000 morts depuis le début de la guerre civile en Syrie, il y a deux ans et demi, on peine à sourire de cette sortie empreinte de cynisme ou de folie pure.   

La contre-histoire

Bachar al-Assad n’a sans doute pas choisi par hasard de s’exprimer dans les colonnes d’al-Akhbar. Créé en août 2006 – en pleine guerre entre Israël et le Hezbollah -, ce quotidien dont le titre arabe signifie « Les Nouvelles » est réputé opposé à la politique étrangère américaine et privilégie l’axe irano-syrien. Selon certaines rumeurs, le quotidien serait ainsi financé, pour partie, par des capitaux privés proches du Hezbollah.

 Et nul ne doute que, parmi les lecteurs réguliers d’al-Akhbar, ils seront nombreux à tomber d’accord avec le président syrien et à estimer résolument que le prix Nobel de la paix aurait pu légitimement lui revenir.

Blague à part…

Passé le bon mot, Bachar al-Assad fournit, tout de même quelques informations importantes…

Un aveu d’abord, un aveu concernant la prochaine destruction de l’arsenal chimique de son pays : « Il ne fait aucun doute que la destruction de l’arsenal chimique est un revers moral et politique. »

Ensuite, il annonce que son gouvernement est prêt à s’asseoir à la table des négocations de Genève 2 même s’il fixe plusieurs conditions : la réunion doit se faire à la demande de la Russie et elle doit être suivie de l’organisation d’un référendaire sur les dispositions arrêtées. Ensuite, il prône la tenue d’un scrutin présidentiel et l’arrêt de tout soutien aux terrorismes.

Pour finir, le coup de pied de l’âne…

« Le problème des Occidentaux réside dans le fait qu’ils soutiennent un groupe disparate qui n’a aucun pouvoir sur le terrain. Des groupes que les Occidentaux et l’Arabie saoudite ont soutenus, il ne reste que les terroristes. »

Ce n’est sans doute pas totalement faux.

Le prix Nobel de la paix 2013, c’était un peu juste mais, pour 2014, tous les espoirs sont permis à Bachar al-Assad. Décidément, l’humour syrien est bien toxique…

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