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«Conduire est un choix»: les Saoudiennes prennent le volant

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« Conduire est un choix ». C’est à travers ce slogan que les militantes ont appelé les femmes à se mobiliser samedi 26 octobre pour réclamer la levée de l’interdiction de conduire en Arabie Saoudite, via des pages Facebook ou des pétitions en ligne. La loi saoudienne n’interdit pas clairement aux femmes de prendre le volant, mais précise qu’elles doivent obtenir un permis qui ne leur est, en réalité, jamais accordé. 

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Manal al-Sharif, pilier de la mobilisation

 « Le 26 octobre les femmes en Arabie saoudite montreront qu’elles sont déterminées (…) et que cette question doit être résolue », affirme Manal al-Sharif, chef de file de la campagne «Women2Drive» en 2011. Cette informaticienne de 34 ans, icône du mouvement contestataire a été emprisonnée en mai 2011 pour avoir posté une vidéo d’elle au volant d’une voiture, aux côtés de Wajeeha Al-Huwaider, une autre célèbre militante saoudienne. « Notre combat ne porte pas uniquement sur le fait de conduire une voiture, mais d’être à la place du conducteur de notre propre destin », avait-elle alors expliqué. 

Des dizaines de vidéos de Saoudiennes au volant

En Arabie saoudite, le dernier pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire, les femmes sont de plus en plus nombreuses à prendre le volant. Selon Manal al-Sharif  « plus de cinquante vidéos montrant des femmes en train de conduire » ont été diffusées sur You Tube avant d’être relayées sur les réseaux sociaux, rapporte le site de L’Orient-le jour. Selon la militante, la campagne se poursuivra après la mobilisation massive de samedi : « Il y aura un 26 novembre, un 26 décembre, un 26 janvier, jusqu’à ce que les autorités délivrent le premier permis à une femme saoudienne. »

« La conduite affecte les ovaires des femmes »

L’indignation des Saoudienne avait été accentuée par les propos du cheikh Saleh al-Lehaydan au début du mois d’octobre. Dans une interview accordée au journal Sabq, il avait apporté l’argument « scientifique » pour expliquer pourquoi les femmes ne pouvaient pas conduire : « Si la femme devait conduire sans que ce soit utile, cela pourrait l’affecter d’un point de vue physiologique ; le cas a été étudié dans le domaine de la physiologie fonctionnelle et il s’avère que les ovaires sont automatiquement affectés, que la poussée du bassin est contrariée. C’est ce qui explique que la plupart des femmes qui conduisent régulièrement des voitures donnent naissance à des enfants qui présentent des problèmes de santé d’ordre varié », rapporte Rue 89.

Interrogée par Amnesty International, Eman al-Najfan, célèbre bloggeuse saoudienne arrêtée par la police alors qu’elle filmait une conductrice en train de conduire, a abordé la difficulté de vivre dans une société patriarcale comme l’Arabie saoudite : « S’il y avait un mot pour décrire ce que c’est que d’être une femme saoudienne, ce serait le mot condescendant… Peu importe votre âge, vous resterez mineure aux yeux du gouvernement », a-t-elle expliqué dans une lettre

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