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Pourquoi les pèlerins seront-ils moins nombreux à La Mecque cette année?

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Le hajj reçoit désormais, annuellement, plusieurs millions de pèlerins. Le nombre maximal de participants est imposé par le gouvernement saoudien grâce à l’utilisation de quotas signifiés aux divers organismes et agences de voyages afin de réguler le flot de pèlerins.


3 millions de pèlerins en 2012

La croissance de la fréquentation a été très forte, notamment en raison de l’évolution de la démocratisation des transports : de 50 000 pèlerins en 1935 et 100 000 en 1950, l’affluence est passée à 918 000 pèlerins en 1974, 1,3 million en 1981 et près de 3 millions en 2012. Des nombres élevés qui ont causé ces dernières années plusieurs bousculades mortelles.

En 2013, l’Arabie saoudite a décidé de restreindre le nombre de pèlerins, notamment en raison de travaux d’agrandissement des lieux saints et de la crainte d’une épidémie du coronavirus MERS qui s’est développé dans cette région.

Quotas réduits de 20 %

Selon les chiffres initialement prévus par Ryad pour l’organisation du pèlerinage à La Mecque, chaque pays musulman a droit à un quota de 1 000 pèlerins par million d’habitants.

Mais la décision des autorités saoudiennes de réduire de 20 % le quota de pèlerins pour chaque pays et de 50 % pour les fidèles d’Arabie saoudite a déçu de nombreux musulmans qui espéraient faire leur hajj cette année. Au Maroc par exemple, le nombre de visas délivrés est passé de 32 000 en 2012 à 25 600 en 2013. En Algérie et en Tunisie, la baisse a été respectivement de 7 000 et de 2 000 visas en moins par rapport à l’an passé.

Même son de cloche chez les agences de voyages qui ont dû conjuguer leurs offres avec la réduction du nombre de visas délivrés par l’Arabie saoudite. Pour certaines agences, dont les offres liées au pèlerinage représentent parfois 50 % de leur activité, cette réduction pèse lourd dans leur chiffre d’affaires.

Hajj, une fois tous les 5 ans

Début septembre, les autorités saoudiennes ont également signifié dans une note aux agences de voyages que les personnes ayant déjà fait le pèlerinage il y a moins de cinq ans ne pourront pas le refaire cette année, afin de limiter l’afflux de pèlerins.

Des travaux titanesques

Ces réductions s’expliquent notamment par l’immense chantier d’agrandissement des lieux saints de La Mecque, qui devrait permettre d’augmenter la superficie de la Grande mosquée de 400 000 mètres carrés, ceci afin d’accueillir, quand les travaux seront terminés, 2,2 millions de personnes en même temps.

Des travaux dont certains estiment qu’ils auraient été lancés pour des raisons financières, le hajj représentant un commerce juteux. Selon le quotidien algérien L’Expression, les travaux d’agrandissement permettraient ainsi à l’Arabie saoudite de doubler le chiffre d’affaires annuel du hajj, normalement estimé à 50 milliards de dollars.

Un risque d’épidémie ?

Autre raison invoquée par les autorités saoudiennes pour réduire le nombre de pèlerins, celle de la situation sanitaire du pays, qui est l’un des plus touchés par le coronavirus.

Le MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), qui a fait son apparition l’année dernière, a déjà tué 58 personnes dans le monde, dont 49 en Arabie saoudite.

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