Site icon La Revue Internationale

On ne parle plus de la Syrie, et pourtant…

armee-syrienne-libre.jpgarmee-syrienne-libre.jpg

[image:1,l]

L’intérêt des médias internationaux pour la Syrie varie et les projecteurs braqués sur cette guerre civile qui a déjà fait plus de 115 000 morts s’éteignent parfois, jusqu’à ce qu’un nouvel événement vienne de nouveau attirer l’attention d’un public sans doute un peu lassé par une crise qui ne laisse pas vraiment entrevoir de solution concrète et crédible.

L’affaire des armes chimiques semble réglée

Et pourtant. Alors que se prépare la conférence internationale de Genève 2 qui, pour beaucoup, constitue une véritable chance de démêler un conflit inextricable, l’actualité est fournie en Syrie.

L’affaire des armes chimiques d’abord. Lorsque les Etats-Unis et la Russie se sont mis d’accord pour engager le démantèlement des armes chimiques syriennes, le monde entier s’est intéressé à l’affaire. Ce projet permettait à l’Occident d’éviter une intervention militaire dans une zone plus que dangereuse. Pourtant, pour de nombreux observateurs, ce projet était voué à l’échec.

Aujourd’hui, force est de constater que non, ce projet n’était pas perdu d’avance. Preuve en est l’actualité récente, celle qui ne fait pas la Une des médias. La Syrie, selon l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a rendu toutes ses installations de production d’armes chimiques inutilisables. A quelques jours de l’ouverture présumée de la conférence internationale Genève 2, cette annonce représente une véritable victoire pour les pays qui agissent en faveur d’une résolution politique du conflit syrien.

Selon l’OIAC, les inspecteurs actuellement sur place auraient visité 21 des 23 sites déclarés par le régime et 39 des 41 installations sur ces sites. Les inspections ont été clôturées, l’affaire semble donc réglée.

Bachar al-Assad, en position de force à Genève 2

Alors que les médias n’en parlent pas, ou peu, le président Bachar al-Assad est également en train de conforter sa position de candidat à sa propre succession, lors de l’élection présidentielle de 2014.

Il l’a annoncé à plusieurs reprises et l’affaire semble également conclue à l’approche de Genève 2. Le président syrien aurait tort de se priver de cette rhétorique. Ses troupes ont l’avantage sur le terrain et il a accepté de livrer ses armes chimiques à la communauté internationale. Bachar al-Assad semble en position de force pour entamer les négociations de cette conférence internationale.

Il semble désormais difficile d’envisager une éventuelle transition politique sans lui. C’est ce qu’a mis en avant le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, selon des propos retransmis par l’agence officielle Sana.

« La Syrie participera à Genève-2 sur la base du droit exclusif du peuple syrien à décider de son avenir politique, à choisir ses dirigeants et sur le refus de toute forme d’intervention extérieure », a ainsi déclaré Walid Mouallem. « Le dialogue se fera entre Syriens », a-t-il encore ajouté, rejetant ainsi un départ de Bachar al-Assad.

L’opposition toujours dans une position inconfortable

Une rhétorique répétée à l’envie par le régime syrien et qui place, à chaque fois, l’opposition syrienne dans une position délicate. Alors que l’ouverture des négociations de Genève autour du 23 novembre se rapproche, l’opposition n’est toujours pas unie sur sa volonté de participer, ou non à cette conférence.

Pour compliquer encore davantage cette question, des rebelles syriens, agissant sur le terrain, ont récemment menacé de représailles les opposants qui seraient tentés de ne pas boycotter Genève 2.

Cette menace illustre, une fois de plus, la scission entre les combattants et l’opposition en exil puisqu’une vingtaine de groupes rebelles se sont réunis pour affirmer que les participants à cette conférence, ardemment désirée par la communauté internationale, seraient coupables de « trahison » envers la Syrie et devraient répondre de leurs actes devant leurs « tribunaux ».

« Nous annonçons que la conférence Genève-2 n’est pas, et ne sera jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution », indiquent ainsi ces groupes rebelles dans un communiqué.

L’opposition syrienne, qui n’a toujours pas répondu à la question de sa participation, se réunira en Turquie le 9 novembre prochain pour aborder une nouvelle fois le sujet.

Quitter la version mobile