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Qu’y a-t-il dans l’accord sur le nucléaire iranien?

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Au terme de cinq jours de négociations, l’Iran et le monde occidental sont finalement parvenus à un accord dans la nuit du 23 au 24 novembre. Accord qui, selon les premiers éléments, écarterait la perspective de la fabrication d’une bombe nucléaire par la République islamique.

Pas d’enrichissement au-delà de 5%

Depuis plusieurs heures, les diplomates du monde entier saluent la signature d’un document d’ores et déjà qualifié « d’historique ».

En effet, l’Iran aurait officiellement renoncé à la fabrication d’une arme nucléaire. C’est en tout cas ce que révèlent les premières déclarations officielles.

Selon une annonce de la Maison Blanche, l’Iran s’est engagé à arrêter d’enrichir de l’uranium au-dessus de 5% ainsi qu’à ne pas construire de nouvelles centrifugeuses. Les responsables iraniens présents lors des négociations ont également assuré que les stocks d’uranium enrichie à 20% seraient détruits.

Face à ces belles promesses, la communauté internationale, représentée par le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne), s’est engagée à ne pas imposer de nouvelles sanctions à l’Iran durant les six prochains mois. Le temps pour l’Iran de faire ses preuves.

L’Iran réaffirme son droit à la technologie nucléaire

Ce n’est cependant pas la fin de l’enrichissement d’uranium en Iran. Depuis qu’il a été élu en juin dernier, le président iranien Hassan Rohani l’a maintes fois répété, l’enrichissement est un droit fondamental des Iraniens.

C’est également en ces termes que Mohammed Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères iranien, s’est exprimé à la sortie de ces négociations. Devant des journalistes, ce dernier a affirmé que l’accord contenait une « référence claire selon laquelle l’enrichissement va continuer » en Iran.

« Nous estimons que c’est notre droit », a-t-il insisté. « Le droit à la technologie nucléaire est un droit inaliénable » a ajouté le ministre, estimant que le « combat » mené « depuis plusieurs années avait pour but que la communauté internationale reconnaisse » ce droit.

Israël se prépare à se défendre

De retour de Genève où il a participé aux négociations, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est exprimé sur Europe 1 et a réaffirmé que l’Iran s’était engagé « à renoncer à la perspective de l’arme nucléaire ». « C’est clair et net », a-t-il encore déclaré.

Il en faudra cependant plus pour rassurer Israël, qui bataille depuis des mois pour alerter la communauté internationale sur les avancées du programme nucléaire iranien. En septembre 2012, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fait un discours très remarqué à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, affirmant que la ligne rouge – le jour où l’Iran aurait sa propre bombe – serait franchie à l’été 2013. Un an plus tard, les autorités israéliennes n’ont que peu modifié leurs estimations et, selon elles, l’Iran aura toujours les moyens de construire plusieurs têtes nucléaires – et malgré la signature de cet accord.

C’est un « mauvais accord » qui a alors été dénoncé dimanche 24 novembre au soir. « C’est un mauvais accord qui offre exactement ce que l’Iran voulait : la levée significative des sanctions et le maintien d’une partie significative de son programme nucléaire », a ainsi noté un communiqué envoyé par le bureau du Premier ministre.

« L’accord permet à l’Iran de continuer à enrichir de l’uranium, laisse en place les centrifugeuses et lui permet de produire des matières fissiles pour une arme nucléaire », ajoute encore le communiqué.

C’est donc sans se soucier de la signature de cet accord que l’Etat hébreu a réaffirmé son droit à se défendre contre toute agression extérieure. « Israël n’est pas engagé par l’accord de Genève. L’Iran menace Israël et Israël a le droit de se défendre », a ainsi estimé le ministre israélien de l’Economie, Naftali Bennett.

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