Site icon La Revue Internationale

Dans un camp de Palestiniens en Syrie, la famine et la mort

[image:1,l]

Les Palestiniens sont, depuis bientôt trois ans, les victimes collatérales du conflit syrien. Ce constat se vérifie tout particulièrement depuis dix mois, dans le camp de réfugiés de Yarmouk, où se livre une bataille féroce entre le régime syrien et les rebelles qui se sont installés au milieu des Palestiniens.

Une position stratégique pour le régime et les rebelles

Situé à l’entrée sud de Damas, ce camp est stratégique, tant pour les rebelles, que pour le régime qui essaye de garder la mainmise sur la capitale. Sans se soucier des quelques milliers de réfugiés qui vivent dans le camp de Yarmouk, les rebelles et le régime laissent ces habitants dans la détresse et l’isolement, alors que les Nations Unies commencent à s’alarmer de la situation sanitaire sur place.

Bien que peu d’informations filtrent quant à la situation à Yarmouk, un reportage de France 24 nous éclaire sur les conditions de vie des réfugiés. Des conditions qui se dégradent de jour en jour et selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), au moins 46 personnes seraient mortes depuis ces trois derniers mois. L’ONU a dénombré quant à elle 15 victimes.

Il faut dire que le manque de nourriture et les épidémies se font chaque jour plus meurtrières. Les maladies liées à la malnutrition seraient de plus en plus fréquentes chez les enfants et les associations humanitaires peinent à livrer les vaccins et soins nécessaires à la survie des habitants.

Un kilo de riz se vend 36€

Sur place, il devient de plus en plus difficile de se nourrir. Shamel, membre du réseau Sham News Network a récemment fui un quartier proche du camp. En contact avec les réfugiés encore à l’intérieur, il témoigne pour France 24.

« Les civils qui allaient chercher des vivres à l’extérieur du camp n’avaient pas le droit de rentrer avec une ration supérieure à celle d’une seule journée. Le but était non seulement d’appauvrir les réserves des habitants mais également de les empêcher d’apporter des vivres aux rebelles », explique-t-il.

« Ceux qui ont pu prendre la fuite vers la Jordanie ou le Liban l’ont fait. Mais ceux qui n’en avaient pas les moyens et qui n’avaient pas de proches à l’extérieur du camp sont restés. Ils sont aujourd’hui dans une prison à ciel ouvert », ajoute-t-il encore. En effet, en 2012, plusieurs dizaines de milliers de personnes, sur les 148 000 personnes que comptait le camp, sont parvenues à s’enfuir vers la Jordanie ou le Liban.

« Les rares vivres sont vendues à des prix exorbitants au marché noir. Le kilo de riz coûte 150 livres (80 centimes d’euro, ndlr) ailleurs et se négocie à 7 000 livres (36 euros, ndlr) à l’intérieur du camp ! », se souvient encore Shamel.

> Lu sur France 24

Un jeune de Yarmouk : « Nous n’avons plus de quoi payer un kilo de riz ou de blé ! Nous n’avons rien à voir avec tout ça, nous voulons juste avoir de quoi manger et de quoi boire ! Nous voulons que le camp soit en paix ! Nous n’avons rien à voir avec qui que ce soit, je le jure ! Qu’est-ce que j’ai fait moi pour ne pas voir mon père depuis un an ? ». Vidéo postée par Sarmad Network le 14 janvier 2014.

Quitter la version mobile