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Le long voyage des armes chimiques syriennes avant destruction

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Les armes chimiques syriennes voyageront beaucoup et grâce au transport logistique de nombreux pays, avant d’être définitivement détruites. Pour assurer la destruction de l’arsenal chimique syrien, tel que convenu lors des accords signés entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, toute la communauté internationale est mise à contribution.

Un transfert danois, italien puis américain

Le démantèlement de l’arsenal chimique syrien a démarré le 8 janvier dernier. Une première cargaison « de première importance » selon l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), avait alors été retirée de deux sites puis transportée au port de Lattaquié pour vérification avant d’être chargée sur un navire commercial danois.

Ce bateau avait ensuite été dirigé vers les eaux internationales pour quitter définitivement le Moyen-Orient et arriver en Italie.

Jeudi 16 janvier, le ministre italien des Infrastructures a ainsi annoncé la suite de ce processus entamé il y a plusieurs jours. Le bateau danois qui a quitté la Syrie début janvier s’installera temporairement au port de Gioia Tauro. De là, la marchandise sera transportée sur un navire américain sans qu’il y ait de stockage au sol. Selon les indications du ministère, le transbordement se fera « par transfert d’un navire à l’autre des 60 conteneurs ».

Une entreprise française participe à la destruction

En tout, ce sont 500 tonnes d’agents chimiques permettant la fabrication de gaz moutarde ou de gaz innervants sarin ou XV qui seront alors transportées vers le MV Cape Ray américain qui a été équipé spécialement pour détruire ces armes chimiques.

Ces éléments chimiques seront par la suite transportés en haute-mer pour être détruits par hydrolyse.

Une autre cargaison de 150 tonnes sera dirigée vers le Royaume-Uni, afin d’être détruite sur le sol britannique. Pour mener à bien cette mission, l’entreprise française Veolia sera mise à contribution et devra détruire ces armes grâce à un incinérateur installé à Ellesmere Port.

Dans un communiqué, l’entreprise française a indiqué que les éléments dont elle avait la charge n’étaient pas directement des armes chimiques mais des « précurseurs B », c’est-à-dire des produits industriels qui ne permettent la fabrication d’armes chimiques que lorsqu’ils sont mélangés à des « précurseurs A ».

Du retard dans les opérations

Selon l’accord américano-russe, tout l’arsenal chimique syrien dit « prioritaire » devra être détruit d’ici la fin du mois de mars. Parmi ces agents prioritaires figurent notamment 20 tonnes de gaz moutarde et des agents permettant la composition des gaz Sarin et VX.

Cependant, les premiers transferts ont pris du retard et désormais, les observateurs affirment que rien ne pourra être terminé avant la fin du mois de juin.

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