Site icon La Revue Internationale

Les questions que vous vous posez sur la conférence de Genève 2

[image:1,l]

A quoi sert la conférence internationale de Genève 2 ?

Cette conférence internationale, initialement prévue pour le mois de juin 2013 puis régulièrement décalée depuis, tend à réunir autour de la même table le régime syrien et l’opposition à Bachar al-Assad pour permettre de dessiner une issue à la crise syrienne qui dure depuis bientôt trois ans.

Mercredi 22 janvier, quasiment tous les acteurs concernés par le dossier syrien ont répondu à l’invitation de l’ONU et se sont réunis à Montreux, en Suisse. L’objectif officiel de cette conférence est de mettre en application les dispositions qui ont été prises lors de la conférence de Genève 1.

Ces dispositions incluent notamment la formation d’un gouvernement de transition pour la Syrie et la création d’un agenda de sortie de crise qui aboutisse à la tenue d’élections.

Cependant, ces dispositions risquent bien de ne pas aboutir dans la mesure ou le régime syrien, en position de force face à une opposition divisée et peu reconnue en Syrie, refuse catégoriquement de céder sa place.

Qui est invité ?

Une quarantaine de pays ont été invités en Suisse pour entourer les représentants du régime de Bachar al-Assad et l’opposition syrienne.

Parmi ces pays, on note la présence des Etats-Unis et de la Russie, les deux organisateurs de cette conférence. La France et le Royaume-Uni ont également été très impliqués ces derniers mois et ont tous deux envisagés une intervention militaire en Syrie.

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a par ailleurs annoncé la présence de pays comme l’Australie, Bahreïn, la Belgique, la Grèce, le Luxembourg, le Mexique, les Pays-Bas, la Corée du Sud et le Vatican.

Lundi 20 janvier, soit deux jours avant l’ouverture officielle de la conférence, les Nations Unies ont annoncé le retrait de l’invitation qui avait été envoyée à l’Iran. Le secrétaire général de l’ONU a décidé d’exclure la délégation iranienne en raison du refus catégorique des autorités de soutenir un régime de transition en Syrie.

Qu’espèrent obtenir les opposants au régime de Bachar al-Assad ?

Conformément aux dispositions prises lors de Genève 1, l’opposition syrienne espère fédérer autour d’elle tous les pays invités.

A terme, elle espère être au cœur du régime de transition qui devrait, selon le programme officiel, être créé durant ces quelques jours.

A quel résultat final doit-on s’attendre ?

Le programme officiel de cette conférence ne sera, selon les observateurs du conflit syrien, certainement pas atteint. En effet, le régime de Bachar al-Assad arrive en position de force en Suisse et les puissances occidentales ont déjà bien compris qu’il faudrait faire avec le président syrien.

« La conférence ne portera pas sur des questions de politique ou même de transition », estime ainsi Frédéric Pichon, spécialiste de la Syrie. « Les soutiens de l’opposition syrienne y ont renoncé et ces questions ont surtout déjà été résolues en septembre dernier lors de l’accord passé entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov : tout le monde doit se résigner à un maintien au pouvoir d’Assad ».

« Genève 2 consistera donc à obtenir l’agrément des puissances régionales et internationales, telles que la Russie, l’Iran, l’Arabie Saoudite ou encore les Etats-Unis, autour du dossier syrien pour obtenir une baisse de la violence sur le terrain », explique encore cet expert.

« L’idée sera de trouver ce qui peut être échangé contre un peu de calme dans la région car cette situation devient chaotique pour toute la région et même pour l’Europe si proche, notamment en raison de la menace islamiste grandissante au nord ».

Quitter la version mobile