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Nicolas, 30 ans, mort au combat en Syrie. Sa mère témoigne…

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Il s’appelait Nicolas, un prénom qui ne doit pas être fréquent parmi les rangs des djihadises qui se battent actuellement en Syrie. En fait, c’est sous le nom d’Abou Abdel Rahmen que ce Toulousain de 30 ans est parti combattre le régime de Bachar al-Assad avant de mourir, le 22 décembre dernier, dans la région de Homs.

Une association pour soutenir les familles de djihadistes

C’est par un simple SMS que la mère de ce jeune Français converti à l’islam a appris la nouvelle il y a quelques jours. Quelques mois plus tôt, c’est le jeune frère de Nicolas, Jean-Daniel, qui mourait lui aussi « en martyr » en Syrie. Il avait 22 ans.

« Ils étaient partis à deux, dans un camion bourré d’explosifs et puis ils ont foncé dans le tas et ils sont morts » raconte Dominique Bons, interrogée par France 2.

Aujourd’hui, cette mère endeuillée a décidé de ne pas rester inactive et de créer une association de soutien pour toutes les familles qui sont dans le même cas qu’elle et qui attendent ou ont attendu un enfant parti combattre pour la cause du djihad.

« L’islam, plus fort que l’amour d’une mère »

C’est au printemps dernier que les deux frères quittent la France. Ils prétextent alors vouloir se rendre en Thaïlande pour se perfectionner en boxe thaï. C’est plus tard, par un courrier, que la famille apprendra que les deux jeunes djihadistes en herbe sont finalement partis faire la guerre.

« C’est un grand choc », se souvient Dominique Bons. « Ca nous tombe dessus comme ça, on ne s’y attend pas. Au début il y a une conversion à l’islam mais ce n’est pas vraiment grave. C’est la suite qui est grave et ça, on ne le voit pas arriver, ça nous tombe dessus d’un coup et nos enfants sont déjà partis ».

Commence alors l’attente et la peur. Pendant les mois qui ont précédé sa mort, Nicolas a régulièrement contacté sa mère depuis la Syrie. Il explique alors qu’il ne demandera pas à combattre mais que s’il en reçoit l’ordre, il partira au front. « On est des mamans, c’est difficile pour nous », confie-t-elle. « Ce qui est triste, c’est que la religion, l’islam, a été plus fort que l’amour d’une maman ».

Plusieurs centaines de Français partis combattre en Syrie

Ces deux Français partis rejoindre les plus radicaux des rebelles syriens n’étaient pas inconnus. En juillet dernier, ils avaient fait parlé d’eux en postant une vidéo sur le site YouTube.

« Je suis votre frère Abou Abdel Rahmen, je suis français, de père français et de mère française », déclarait alors Nicolas, en introduction de sa vidéo.

Elevé dans une famille de culture catholique mais non pratiquante, comme le rappelle Dominique Bons, Nicolas a grandi avec des parents divorcés et a fait des études médiocres avant d’enchaîner les petits boulots. C’est alors qu’il entre, par relations, en contact avec une mosquée radicale de Toulouse.

Ensuite, tout s’enchaîne rapidement et Nicolas se convertit à l’islam en 2010. Une conversion radicale dont sa mère se soucie rapidement.

« Il ne fumait plus, ne sortait plus », explique-t-elle. « C’était trop à mon goût, je lui disais que la religion était une chose mais qu’il fallait qu’il pense à son avenir », se souvient-elle encore.

Comme le rappelle Le Figaro et selon des experts du renseignement, plusieurs centaines de Français seraient partis combattre en Syrie dans les rangs islamistes.

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