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Syrie: la conférence de Genève 2 entame son dernier jour

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Le dernier jour des pourparlers entre les représentants du régime syrien et de l’opposition à Bachar al-Assad s’ouvre vendredi au siège des Nations unies à Genève. (Crédit : Shutterstock)

Après bientôt dix jours d’une difficile négociation, la conférence internationale de Genève 2 fermera ses portes à l’issue d’une dernière journée de pourparlers, vendredi 31 janvier. Sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, les représentants du régime syrien et de l’opposition se retrouveront au siège des Nations Unies, à Genève.

Pas d’accord, ni politique ni humanitaire

C’est donc sans accord ni avancée majeure que les parties repartiront de Suisse vendredi au soir. Bien que tous les observateurs s’accordent pour dire que la réelle victoire de Genève 2 ait été de réunir autour de la même table, et pour la première fois, le régime et l’opposition, ces dix jours n’ont semble-t-il été faits que de débats stériles entre les deux délégations.

Sur le plan politique, l’objectif initial de Genève 2 était de mettre en pratique les dispositions adoptées en juin 2012, lors de Genève 1. Or la mise en place d’un gouvernement de transition en Syrie, qui n’implique pas le maintien de Bachar al-Assad, n’a même pas pu être survolée tant cette hypothèse a été immédiatement refusée par le régime syrien.

Sur le plan humanitaire, un effort a été consenti par le régime de Bachar al-Assad qui a donné son accord pour laisser partir les femmes et les enfants de la ville assiégée de Homs. Cependant, l’opposition a refusé la séparation des familles. Un autre pas a également été fait en faveur des Palestiniens et Syriens réfugiés dans le camp de Yarmouk, en périphérie de Damas. Ce camp, dans lequel se sont abrités de nombreux rebelles, fait l’objet d’un siège de l’armée syrienne depuis plusieurs mois. Un convoi humanitaire a semble-t-il pu pénétrer dans l’enceinte du camp dans la journée de jeudi 30 janvier.

Les parties s’accusent mutuellement de terrorisme

La question du « terrorisme » a largement animé les conversations de ces quelques jours à Genève. En effet, le régime comme l’opposition s’accusent mutuellement d’actes de terrorisme et chacun, preuve à l’appui, veut décrédibiliser son adversaire par des allégations de crimes de guerre.

« Le régime veut parler de terrorisme […] Affamer la population jusqu’à la mort, la torture et la prison, c’est du terrorisme », a ainsi déclaré l’opposition durant une séance. « Le plus grand terroriste en Syrie, c’est Bachar al-Assad ».

Face à cela, le gouvernement syrien a également accusé les rebelles de « terroristes » à la solde de puissances étrangères. Un discours répété de longue date et qui intervient cette fois dans un contexte d’inquiétude internationale sur l’expansion rapide des forces djihadistes au nord du pays.

Prochaine rencontre au mois de février

La réunion de vendredi 31 janvier devra avant tout permettre l’inscription sur les agendas internationaux d’une nouvelle date pour poursuivre cette rencontre. Le prochain round de Genève 2 devrait se dérouler aux alentours du 10 février, toujours dans la capitale suisse.

Entre temps, l’opposition syrienne se rendra à Moscou, le 6 février, à la suite d’une invitation des autorités russes.

« Nous sommes en contact avec les Russes […] Je pense que la relation avec les Russes doit évoluer d’une façon positive », a ainsi déclaré Ahmad Jabra, à la télévision Al AAn.

Depuis le début du conflit syrien, la Russie s’est engagée en faveur de la non-ingérence des puissances occidentales en Syrie et c’est à l’initiative du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov et de son homologue américain John Kerry, que la conférence de Genève 2 a vu le jour.

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