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Tour du monde des scrutins à enjeux en 2014

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Si la France n’a pas été concernée par ces chambardements électoraux, l’année à venir lui fournira une vie politique débordante, entre élections municipales et européennes.

En France, un calendrier-charnière

La France n’a pas connu d’élections en 2013, hormis certaines législatives ou régionales partielles. Celles-ci ont permis de dessiner une tendance à court terme, à savoir la montée en puissance du Front National. 2014 sera donc scrutée attentivement, puisque deux élections auront lieu : les municipales en mars, et les européennes en mai. La principale échéance se situe en mars, puisque le scrutin municipal sonnera comme un baromètre politique. L’échec de la politique de François Hollande, symbolisé par sa chute de popularité historique ou la mobilisation majeure contre la loi Taubira, sera-t-il sanctionné électoralement ?

A l’inverse, le parti de Marine Le Pen transformera-t-il son capital sympathie, en progression constante, en de nombreux sièges dans les Conseils municipaux, voire quelques villes remportées ? L’UMP soldera-t-elle son cuisant échec des primaires de 2012, en proposant une opposition unie et cohérente au Parti socialiste ?

Un nouveau Parlement européen

Les Français devront également répondre à une autre consultation électorale, à savoir celle pour choisir les députés au Parlement européen. Ce scrutin concernera d’ailleurs les 28 États membres de l’UE (y compris la Croatie, qui en fait partie depuis juillet dernier).

Si, d’ordinaire, il passionne moins les Français (tout comme les citoyens des autres pays de l’Union européenne) que les élections nationales, il est aussi un moyen de sanctionner une politique gouvernementale et de changer la couleur politique de la représentation de la France en Europe. en outre, 2014 pourrait marquer la montée des populismes et autres partis eurosceptiques en Europe.

Belgique et Afrique du Sud, des enjeux voisins

Hormis ces élections supranationales, d’autres pays se verront impactés par des élections nationales majeures. Les élections européennes seront ainsi accompagnées, en Belgique, des législatives et régionales. Pour un pays à peine sorti des balbutiements politiques et gouvernementaux de 2011, l’enjeu pourrait être l’avènement d’un confédéralisme belge, prôné par certains mouvements nationalistes flamands.

Pour l’Afrique du Sud, l’enjeu sera encore plus crucial en 2014. Du décès de sa figure nationale Nelson Mandela à la méfiance que rencontre Jacob Zuma (actuel Président) jusque dans son propre camp, la « Nation arc-en-ciel » a vécu une année 2013 riche en rebondissements. 2014 s’annonce également chargé, puisqu’auront lieu les élections présidentielles et législatives, en avril.

L’indépendance pour l’Écosse et la Nouvelle-Calédonie ?

En Écosse se tiendra le référendum pour l’indépendance, en septembre 2014. Véritable serpent de mer politique pour le Premier ministre écossais Alex Salmond, la question divise plus les Écossais eux-mêmes, puisque moins de 40 % d’entre eux sont favorables à une sortie – progressive – du Royaume-Uni, d’après les récentes enquêtes d’opinion. L’Écosse étant dans le giron britannique depuis 1707, une indépendance constituerait tout de même un petit séisme politique et institutionnel.

En Nouvelle-Calédonie, une consultation référendaire historique sera organisée pour déterminer l’avenir statutaire du territoire. Si la date exacte n’est pas encore fixée, la question est d’ores et déjà essentielle : les Kanaks devront choisir entre l’indépendance ou le maintien comme collectivité « sui generis » de la République française.

Autres échéances, entre territoires instables et pays émergents

Si 2013 fut marquée au fer rouge par une guerre civile sanglante en Syrie, ou un embrasement meurtrier en Centrafrique, l’année 2014 donnera l’occasion – ou pas – à ces deux pays de prendre un nouveau départ. Les élections présidentielles syriennes (auxquelles Bachar al-Assad a déclaré qu’il serait candidat) se dérouleront sous haute tension.

Quant à la Centrafrique, la présidentielle, initialement prévue en 2015, est avancée à 2014, sur fond de terribles affrontements religieux et d’intervention militaire française.

Enfin, les grands pays émergents seront à la croisée des chemins en cette nouvelle année. Chamboulés par une atonie économique en 2013, ils s’apprêtent à faire face à une période électorale cruciale. Si, au Brésil, Dilma Roussef est quasiment certaine de rester en place, en Indonésie et en Inde les scrutins sont bien plus ouverts, et les candidats doivent affronter une pluie d’interrogations, pour des pays étouffés par l’inflation et des finances publiques déficitaires.

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