Site icon La Revue Internationale

Comment les marchés financiers réagissent aux guerres

[image:1,l]

Lundi 3 mars, l’onde de choc provoquée par l’aggravation de la crise en Ukraine s’est propagée sur les marchés mondiaux. Wall Street a fini sa journée dans le rouge : le Dow Jones lâchant 0,95% et le Nasdaq 0,72%. En Europe, c’est la Bourse de Francfort qui a payé le plus lourd tribut en chutant de 3,44%. Celle de Paris a cédé 2,66%. La Bourse de Moscou a elle aussi reculé, de 10,79% pour le Micex et de 12,01% pour le RTS. Il n’est pas rare qu’une crise géopolitique, même locale, affecte l’ensemble des places financières mondiales. Tour d’horizon non-exhaustif.

Syrie

L’indice CAC 40 sous la barre des 4 000 points, Wall Street en nette baisse, les taux d’intérêt à long terme qui se tendent, augmentation du prix du baril de pétrole, hausse du cours de l’or… Fin août 2013, la crainte d’une intervention concertée des Occidentaux en Syrie a fait trembler la planète financière.

La grande peur des marchés était alors liée aux conséquences imprévisibles que pourrait avoir une telle opération au Moyen-Orient. Une région considérée comme une vraie poudrière par les investisseurs internationaux et par laquelle transite près de la moitié du pétrole mondial et une bonne partie du gaz naturel.

Géorgie

Dès le début de l’intervention russe en Ossétie du Sud (Géorgie), les investisseurs ont massivement retiré leurs fonds de Russie. Entre le 8 août et le 5 septembre 2008, 24 milliards de dollars sont sortis du pays, indique l’Iris (Institut des relations internationales et stratégiques). Toutefois, seuls 15 milliards peuvent être considérés comme des «retraits», dont une partie correspond à une réaction face à la guerre, souligne l’Institut.

«La Bourse de Moscou a aussi connu des fluctuations importantes, mais il s’agit d’un marché très étroit, dont les fluctuations ne sont pas représentatives». Le Rouble a aussi baissé, le taux de change passant de 23,5 roubles pour 1 dollar à 25,3 roubles. A l’époque, certains médias ont affirmé que les marchés financiers avaient «puni» la Russie. Toutefois, «on ne peut prétendre que l’économie russe ait souffert du conflit en Ossétie du Sud», note l’Iris.

Irak

Dès la fin de l’année 2002, soit plus d’un an avant le début du conflit en mars 2003, la «crise irakienne» a affolé les professionnels de la finance. L’or et le pétrole ont flambé, tandis que le dollar s’est replié face à l’euro, car les marchés s’inquiétaient des répercussions financières de cette guerre pour les Etats-Unis et de son isolement au sein de la communauté internationale.

Par la suite, les Bourses ont continué de «prendre la température» du conflit. Le 21 mars, au second jour de la guerre, les marchés – très nerveux au cours des derniers jours et qui redoutaient les effets d’un conflit unilatéral décrété par les Etats-Unis – ont tous salué les premières offensives des militaires américains en affichant des hausses vertigineuses.

A l’inverse, les places financières ont été minées en octobre 2008 par la perspective d’un enlisement du conflit et de ses conséquences sur l’économie mondiale.

Première guerre du Golfe

Très tôt, l’intervention américaine contre l’Irak (1990-1991) et l’espoir d’une victoire rapide des forces alliées ont conduit à une amélioration de la situation des Bourses, à une hausse du dollar et à une détente des cours du pétrole.

En l’espace d’une quinzaine de jours, c’est-à-dire entre la veille du déclenchement de l’opération «Tempête du désert» et la fin du mois de janvier 1991, l’indice global de J.P. Morgan a affiché un «return» variant de +1,2% pour les Etats-Unis (le plus mauvais score) à +3,52% pour le Royaume-Uni qui enregistrait la meilleure performance devant la France (+3,37%). 

Quitter la version mobile