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Lutte contre le djihad en Syrie: les pistes du gouvernement

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Le gouvernement dévoile une vingtaine de mesures pour empêcher que de jeunes Français n’aillent faire le djihad en Syrie (shutterstock.com)

On apprenait ce week-end que certains geôliers des journalistes français retenus en Syrie parlaient français. Une information qui renforce l’idée selon laquelle les Français seraient de plus en plus nombreux à rejoindre les islamistes en Syrie. « C’est un très grand sujet », a estimé Laurent Fabius, sur RTL, mardi 22 avril. « Maintenant, les gens partent plus nombreux et plus jeunes », a-t-il expliqué. Selon le ministre des Affaires étrangères, près de 500 Français auraient rejoint les rangs du djihad depuis le début du conflit. Le juge antiterroriste Marc Trévidic parle quant à lui de plusieurs milliers de jeunes français.

L’exécutif mobilisé

Ce phénomène serait pris très au sérieux par le gouvernement qui va étudier, ce mercredi 23 avril, en conseil des ministre, un nouveau plan de surveillance, présenté par Bernard Cazeneuve pour empêcher les jeunes Français d’être embrigadés et de partir combattre en Syrie. « Notre action consiste à prendre les choses depuis l’amont jusqu’à l’aval », a expliqué Laurent Fabius. « Notre action », consiste à  « déceler les jeunes portés par cette dérive ». « Il faut surveiller Internet, il faut freiner et empêcher le passage à la frontière, puis il faut régler la question du suivi et de la réintégration », a-t-il ajouté.

De son côté, François Hollande a promis mardi 22 avril que la France prendrait « toutes les mesures pour dissuader, empêcher, punir ceux ou celles » qui seraient tentés par le djihad. « La France déploiera tout un arsenal en utilisant toutes les techniques, y compris la cybersécurité », pour lutter contre ce phénomène, a affirmé le président de la République. « Ce plan n’est pas fait pour empêcher l’acte de foi, mais il est fait pour que la religion ne soit pas utilisée à d’autres fins, et notamment la fin plus abominable qui est le terrorisme », a insisté le chef de l’Etat.

Rétablir l’autorisation parentale

Selon Le Figaro qui dévoilait dès mardi 22 avril certaines mesures envisagées par le gouvernement, l’autorisation des parents pour sortir du territoire serait rétablie. En effet, depuis le 1er janvier 2013, les enfants mineurs n’avaient plus besoin d’une autorisation parentale de sortie du territoire (AST) qui était délivrée par la mairie de son domicile ou par l’antenne de police administrative de l’arrondissement du domicile pour Paris.

Dès lors, le mineur – qu’il soit accompagné ou non – peut voyager à l’étranger avec : soit sa carte nationale d’identité seulement (notamment pour les pays de l’Union européenne et de l’espace Schengen), soit son passeport, soit son passeport accompagné d’un visa.

Aider les parents à dissuader leurs enfants

Des cellules d’informations devront être, par ailleurs, mises à disposition des parents dont les enfants seraient endoctrinés et convaincus de l’utilité d’un départ en Syrie. Le gouvernement entend aussi « engager des campagnes de sensibilisation en partenariat » avec les municipalités et l’Éducation nationale, a annoncé, jeudi 17 avril, le nouveau ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors d’une rencontre avec son homologue autrichienne, Johanna Milk-Leitner.

Et selon Le Figaro, les personnes soupçonnées de vouloir partir combattre seront « signalisées » et pourront être inscrites dans plusieurs fichiers policiers, comme le Fichier des personnes recherchées (FPR) et le Système d’information Schengen (SIS). Tout passage par un aéroport déclencherait alors une alerte.

Surveiller le « cyberdjihadisme »

On ne sait pas encore comment cette mesure devrait se mettre en place mais le gouvernement souhaiterait que les sites incitant au djihad ou donnant des indications sur la fabrication de bombes ou d’armes soient surveillés d’encore plus près par les services de renseignement. C’est, en effet, sur Internet que tout se joue, en particulier sur les réseaux sociaux.

« 90% de l’endoctrinement passe aujourd’hui par Internet », commentait, mardi 22 avril, sur LCI, Dounia Bouzar, membre de l’observatoire de la laïcité et auteure de Désamorcer l’islam radical – Ces dérives sectaires qui défigurent l’islam (Editions de l’Atelier – janvier 2014). « Il y a dix ans, cet endoctrinement touchait des jeunes sans repère, mais aujourd’hui ça touche des jeunes du 16e arrondissement qu’ils soient juifs, catholiques, athées ou musulmans », a-t-elle ajouté. 

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