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Dérive djihadiste: quand l’EIIL fait campagne avec des chats sur Twitter

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Le groupe djihadiste de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), ultra-médiatisé depuis la prise de Mossoul, deuxième ville d’Irak, et de plusieurs provinces irakiennes et syriennes, vient d’annoncer la création d’un califat islamique, à cheval sur les deux pays.

À sa tête, le leader Abou Bakr al-Baghdadi, a été proclamé « calife ». Dans un message récemment diffusé sur les réseaux sociaux – et supprimé de YouTube – il souhaite un bon ramadan à tous les musulmans, appelant ces derniers à le rejoindre pour mener le djihad.

De l’avis des observateurs, l’État islamique en Irak et au Levant est, de tous les mouvements jihadistes, « celui qui compte le plus grand nombre de fans sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter », indique Wassim Nasr, journaliste, veilleur et analyste spécialiste du Moyen-Orient pour France 24. « Sans parler de ses innombrables comptes officiels et officieux, des pages personnelles de ses combattants, émirs, chefs religieux… », ajoute-t-il.

« Des images supposées attendrissantes »

Parmi ces nombreux comptes présents sur Twitter, celui baptisé « Islamic State of Cats » (ISILCats, ou État islamique des chats) retient l’attention. Face à la virulence des propos tenus par les djihadistes et à la violence des images diffusées sur Internet, le compte surfe sur la vague des « lolcats », ces « chats mignons » et leur langage particulier qui ont envahi la Toile depuis plusieurs années, pour diffuser « en douceur » les messages jihadistes.

« Dans la lignée des fanboys, ces fervents supporters de l’EIIL twittant de l’étranger, le compte “ISIL Cats” a choisi de recenser ces images, supposées attendrissantes, pour les relayer sur Twitter », indique le site des Observateurs, qui relaie l’information.

Le compte Twitter, créé le 25 juin, publie de nombreuses photos de combattants terroristes jouant, caressant ou nourrissant des chatons, souvent une arme automatique ou une grenade à la main.

Du second au premier degré

Selon le site américain Breitbart.com, s’il n’est pas sûr que le compte soit officiellement géré par l’EIIL – il serait plutôt alimenté par un sympathisant du groupe – celui-ci ne semble pas parodique pour autant.

« La démarche paraît dans tous les cas (relativement) sérieuse, puisqu’on peut y lire des appels au jihad, des témoignages en faveur de l’action de l’EIIL ou encore des références islamistes très premier degré », souligne le HuffPost Maghreb.

Les « lolcats », images de chats mignons ou amusants, sont devenus des éléments incontournables de la culture numérique. Ils font l’objet de nombreux détournements sur le web depuis quelques années, alimentant photos ou vidéos parodiques.

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