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Les sanctions économiques sont-elles vraiment efficaces?

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Les Etats-Unis et l’Europe veulent frapper la Russie au portefeuille (Photo: Shutterstock.com)

IRAN 

Début 2014, Téhéran a accepté le gel d’une partie de ses activités nucléaires, conformément à un accord conclu avec les grandes puissances. En échange, l’Union européenne et les Etats-Unis ont décidé de suspendre pour six mois certaines sanctions économiques contre l’Iran. En vigueur depuis 2006, les sanctions internationales asphyxient l’économie iranienne, en pesant notamment sur ses exportations pétrolières – le pays possède la 2e réserve mondiale de brut.

En avril dernier, David Rigoulet-Roze, spécialiste du golfe arabo-persique, expliquait à JOL Press : «En Iran, de nombreux indicateurs sont au rouge : fort taux de chômage (officiellement de l’ordre de 15% mais probablement plus proche de 25%, notamment chez les jeunes), banques et entreprises en grande difficulté, croissance faible (le FMI table sur une contraction du PIB de 1 à 2% en 2014), et inflation à deux chiffres estimée fin 2013 à environ 35% en moyenne annuelle.» 

CORÉE DU NORD 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a élargi les sanctions contre la Corée du Nord via quatre résolutions, qui ont suivi le test de missile de juillet 2006, les essais nucléaires d’octobre 2006 et de mai 2009, et le tir de fusée de décembre 2012. Ces sanctions – qui contribuent à faire de Pyongyang un Etat paria presque totalement isolé du reste du monde – n’ont toutefois jamais empêché la Corée du Nord de poursuivre son programme nucléaire et balistique.

Ces sanctions comprennent : un embargo sur l’achat et la vente d’armes, une interdiction sur les importations et exportations de plusieurs produits et technologies, des gels d’avoirs, des interdictions de voyager etc. «Pyongyang a toujours réussi à trouver un moyen d’échapper aux sanctions, à travers un réseau bancaire international notamment, mais aussi et surtout grâce à son puissant voisin chinois. La frontière sino-nord-coréenne est devenue très poreuse depuis la famine au milieu des années 1990, le régime nord-coréen tolérant les échanges économiques informels mais aussi les multiples trafics en tout genre», soulignait La Croix en février 2013. 

BIRMANIE

En avril 2013, l’Europe a décidé de lever les sanctions autrefois imposées à la junte militaire, dissoute en mars 2011. Désormais, seul l’embargo sur les armes reste en vigueur. Datant du milieu des années 1990, ces mesures comprenaient notamment des interdictions de voyager et des gels d’avoirs à l’encontre de personnes et d’entreprises. Ces sanctions avaient d’abord été suspendues pour un an, en avril 2012, pour saluer les réformes démocratiques engagées par le gouvernement de Thein Sein depuis son arrivée au pouvoir un an plus tôt. 

ZIMBABWE

En février 2014, l’UE a suspendu les dernières sanctions qui pesaient sur le Zimbabwe – à l’exception de celles visant le président Robert Mugabe et son épouse. Début 2013, Bruxelles avait gelé la plupart des sanctions imposées en 2002 contre 163 personnes et 31 compagnies pour protester contre la violence politique et les atteintes aux droits de l’Homme dans le pays. La levée des sanctions venait alors récompenser les timides progrès démocratiques du Zimbabwe, où Robert Mugabe, 90 ans, s’accroche au pouvoir depuis l’indépendance, en 1980. 

SOUDAN DU SUD 

En avril dernier, trois ans après la création de la République du Soudan du Sud, l’ONU a menacé de sanctions ses dirigeants et les leaders de la rébellion, accusés de massacres contre des civils. Un mois plus tôt, Barack Obama avait autorisé les administrations américaines à procéder à des gels d’avoirs et à des interdictions de visa, visant toute personne menaçant les efforts de paix dans le pays. Début juillet, Bruxelles a imposé des sanctions à deux chefs militaires, pour leur responsabilité dans la poursuite des hostilités et des exactions qui déchirent le jeune Etat. 

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