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2014-2019, un nouvel espoir pour l’Union européenne?

Au creux d’une crise du projet européen se portant à la fois sur les domaines sociaux, politiques et économiques, les élections européennes de mai dernier ont réaffirmé le désintérêt des citoyens pour un système institutionnel ayant du mal à rendre compte de ses avancées législatives. Avec seulement 42.54% de participation, celles-ci ont permis au groupe eurosceptique ECR (European Conservatives and Reformists), désormais présidé par le Tory Syed Kamall, de devenir le troisième parti du Parlement européen. Le groupe ADLE (libéraux) se voyant ainsi relégué en quatrième place.

Des institutions plus démocratiques

Le projet européen est donc bien en crise, mais cette crise est l’opportunité d’identifier ses défauts pour y remédier. D’autant plus que le tableau n’est pas complètement noir. Le système des spitzenkandidaten établit cette année pour la désignation du président de la Commission a été respecté par les Etats Membres, malgré les oppositions de David Cameron et Viktor Orban à la nomination de Jean-Claude Juncker. Un lien a donc été établi entre les majorités politiques au Parlement et la direction de la Commission, organe exécutif de l’Union. Dans une logique institutionnelle, l’Union Européenne a fait un grand pas vers l’établissement d’un régime parlementaire en donnant une responsabilité politique à ses dirigeants internes.

(Joachim Poss, député du SPD, développe les conséquences de ce nouveau système ici).

Une majorité pro-européenne au Parlement

Au Parlement, la majorité est restée du côté des pro-européens. Le parti chrétien démocrate du PPE arrivant en premier avec 221 sièges, les sociaux-démocrates menés par Martin Schultz en récoltant 191. Jean-Claude Juncker, tenant compte de ces chiffres, a tendu la main aux socialistes le 15 juillet dernier en présentant son programme pour la future Commission européenne. Les questions sociales trouvent ainsi un éclat que le programme du PPE de mars dernier était loin de leur donner. En conséquence, une partie du groupe S&D (sociaux-démocrates) soutient Juncker lors du vote de confiance.

Cette ‘union’ doctrinale se poursuit dans le programme annoncé par Matteo Renzi début juillet pour la présidence italienne du Conseil de l’Union Européenne. Si cette présidence ne dure que six mois, il est tout de même intéressant de noter que nombreux des projets de Jean-Claude Juncker, et du groupe S&D trouvent un écho favorable dans le discours du Président du Conseil italien.

Vers une affirmation de l’Union européenne sur la scène internationale ?

Enfin, la dégradation des relations européennes avec la Russie conduira peut-être à une affirmation de l’Union Européenne sur la scène internationale. Si l’action de Catherine Ashton sur la période 2009-2014 n’a pas été remarquable, il faut noter que l’UE a, pour une fois, su trouver une position commune sur les sanctions économiques à infliger à la Russie, sans que cette unanimité ne soit synonyme d’immobilisme comme cela a souvent été le cas. De plus, la réponse à l’embargo alimentaire russe a donné lieu à une réunion exceptionnelle autour du commissaire européen chargé de l’Agriculture vendredi 8 août, et probablement à des démarches communautaires au niveau de l’OMC.

Ainsi, si la situation est loin d’être idyllique, l’Union Européenne a en sa possession les moyens nécessaires pour dynamiser son travail et améliorer le jugement des européens à son égard. 

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