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Israël: pourquoi Netanyahou condamne l’enquête de l’ONU

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Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a condamné la commission créée par l’ONU pour enquêter sur les violations des droits humains et des lois internationales à Gaza. (Crédit photo : Mikhail / Shutterstock.com)

Mercredi 13 août au soir, l’Egypte, qui accueille une délégation de représentants du Hamas et d’Israël au Caire, a annoncé une prolongation de cinq jours de la trêve entre les deux parties dans la bande de Gaza.

L’ONU veut « identifier les responsables »

Ce nouveau cessez-le-feu intervient quelques jours après l’annonce, par l’ONU, de la création d’une commission d’enquête sur les violations du droit international commises à Gaza dans le cadre des opérations militaires menées dans le territoire palestinien depuis plus d’un mois.

« Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a décidé de créer cette commission d’enquête pour établir les faits et circonstances des violations et des crimes perpétrés, identifier les responsables, et faire des recommandations, en vue d’éviter l’impunité et de veiller à ce que les responsables rendent des comptes », écrit l’ONU dans un communiqué.

Un « tribunal fantoche » ?

Mardi 12 août, Israël a vivement dénoncé cette décision. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a notamment déclaré que cette commission d’enquête était un « tribunal fantoche », et que cela faisait « des années » que le conseil des droits de l’homme de l’ONU s’était transformé « en un « Conseil des droits des terroristes«  ».

« Les conclusions anti-israéliennes du rapport de cette commission sont écrites d’avance, il ne manque plus que les signatures », a-t-il ajouté, selon les propos rapportés par RFI.

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a également condamné cette enquête des Nations unies, déclarant que la commission devrait « chercher ailleurs, non en Israël, si des crimes de guerre ont été commis ».

Enquêter en Syrie ou en Irak plutôt qu’en Israël

Selon lui, l’ONU, en enquêtant sur les possibles crimes de guerre commis par Israël dans la bande de Gaza, « donne une légitimation aux organisations terroristes meurtrières comme le Hamas », le mouvement islamiste qui contrôle l’enclave palestinienne depuis 2007.

« Le Hamas continue à commettre ces actes effroyables du même type que l’Etat islamique [en Irak et en Syrie] : il persécute les chrétiens, les homosexuels, les femmes, il rejette fondamentalement la modernité et impose une tyrannie terroriste à son peuple », a déclaré M. Netanyahou lors d’une conférence de presse conjointe à Jérusalem avec le gouverneur de New York, rapporte le quotidien The Times of Israël.

« Au lieu d’enquêter sur les attaques du Hamas contre des civils israéliens et son utilisation des Gazaouis comme boucliers humains, au lieu d’enquêter sur le massacre que Assad [le président syrien] commet contre son peuple ou celui de l’Etat islamique contre les Kurdes [en Irak], l’ONU décide de venir et d’enquêter sur Israël, la seule démocratie du Moyen-Orient, une démocratie qui agit de façon légitime pour protéger ses citoyens contre le terrorisme meurtrier », a martelé le chef du gouvernement israélien dans une vidéo postée sur sa page Facebook, « likée » près de 23 000 fois.

Enquête parallèle

Benjamin Netanyahou n’a pas dit clairement s’il comptait néanmoins coopérer ou non avec les membres de la commission onusienne. Mais une partie de son gouvernement, et notamment son aile droite conservatrice, dont le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a déclaré qu’Israël ne devait pas coopérer.

Le contrôleur de l’Etat d’Israël, Yossef Shapira, a par ailleurs annoncé qu’il ouvrirait une enquête parallèle sur le comportement des dirigeants militaires et politiques israéliens pendant l’opération à Gaza.

L’opération Bordure protectrice lancée par Israël le 8 juillet dans la bande de Gaza a provoqué la mort de près de 2000 Palestiniens, dont une majorité de civils. L’armée israélienne a par ailleurs détruit une trentaine de tunnels du Hamas, construits pour contourner le blocus de la bande de Gaza et faire circuler biens de consommation, armes et combattants palestiniens.

Côté israélien, les tirs de roquettes du Hamas et les combats ont tué 67 personnes, dont une majorité de soldats de Tsahal, l’armée israélienne.

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