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Et si la Coalition internationale faisait alliance avec Bachar al-Assad?

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(Photo : Valentina Petrov/Shutterstock.com)

Voilà quelques jours que les frappes lancées par la Coalition internationale ont touchées leurs premières cibles en Irak contre l’Etat Islamique. La communauté internationale est quasiment unanime pour libérer le territoire de l’emprise de Daesh. Pour ce faire, les forces occidentales et arabes sont unies. Toutes ou presque, notamment à l’exception de la Syrie.

Les Syriens proposent leur aide

Il y a un an tout juste, la France et les Etats-Unis étaient prêts à lancer une opération massive en Syrie contre le président Bachar al-Assad accusé d’une attaque à l’arme chimique. Les dés étaient quasiment jetés mais au dernier moment, les Etats-Unis ont reculé.

Aujourd’hui, le cas syrien est désormais bien loin dans l’agenda international et la question s’est même maintes fois posée de faire participer la Syrie à l’action internationale contre Daesh.

Cette question, les Syriens y ont déjà répondu. Le ministre des Affaires étrangères Wallid Mouallem, qui déclarait il y a quelques semaines que toute intervention internationale sur le sol syrien sans autorisation du gouvernement, même visant les groupes djihadistes, serait considérée « comme une agression », affirmait également que son pays était disponible pour prendre part à une coopération. « Y compris avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne », précisait-il alors.

Les Européens refusent toute coopération

Côté occidental, l’affaire a été vite bouclée. Dès le mois d’août, le président français, alors qu’il tenait un discours devant les ambassadeurs français, a refusé toute coopération avec le régime syrien. « Une large alliance est nécessaire mais que les choses soient claires : Bachar al-Assad ne peut pas être un partenaire de la lutte contre le terrorisme », a-t-il déclaré, allant même jusqu’à affirmer : « c’est l’allié objectif des jihadistes ».

Même son de cloche chez les Britanniques où dès le début des négociations en vue de former la Coalition internationale, le secrétaire au Foreign Office affirmait : « Dialoguer avec Damas, c’est une perte de temps ». « Ce n’est pas parce que nous combattons les mêmes ennemis que nous pouvons faire confiance à Bachar al-Assad et que nous sommes alliés ».

Les ennemis de nos ennemis sont-ils nos amis ?

Faudrait-il revoir cette politique et considérer le vieil adage qui dit que « les ennemis de nos ennemis sont nos amis » ? Ils sont certains à le penser. Au Royaume-Uni, l’ancien chef de l’armée britannique l’aurait même suggéré, apprend-t-on selon une information de France Info. Même discours « dans les milieux diplomatiques européens » où l’on « convoque l’Histoire pour rappeler qu’après tout, Churchill s’était résolu à s’allier avec Staline contre Hitler », écrit encore France Info.

Les Etats-Unis semblent également plus pragmatiques et l’idée d’une alliance avec le régime syrien a déjà été abordée à plusieurs reprises. Bien entendu, rien ne sera jamais officiel mais peut-on croire que les récentes frappes sur le territoire syrien ont été faites sans l’aval du président ? Une alliance de circonstance a-t-elle déjà été signée en secret ?

Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen Orient (Gremmo) estime pour sa part qu’ « on peut dire que Bachar al-Assad et les Occidentaux sont des alliés stratégiques contre l’Etat Islamique ».

« De là à renouer officiellement avec le régime syrien, il y a un fossé », estime-t-il néanmoins pour France Info.

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