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Pétrole : jusqu’où le prix du baril baissera-t-il ?

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Les cours ont chuté de 30% depuis juin – shutterstock.com

Le prix du baril du pétrole poursuit dangereusement sa chute et approche, depuis ce lundi 1er décembre, la barre des 65 dollars. Après avoir stagné aux alentours de 115 dollars entre 2010 et 2013, le prix du baril de Brent (pétrole de la mer du Nord) a chuté de 35% depuis juin. C’est sa plus forte dégringolade depuis 2008. Une dégringolade qui ne sera pas sans conséquences.

En cause : les douze pays de l’Opep, réunis à Vienne le 27 novembre, ont maintenu les 30 millions de barils par jour comme niveau de production pour les six prochains mois. Pourquoi l’Opep n’a-t-elle pas cherché à enrayer cette baisse ?  « Les membres de l’organisation qui ont cherché à le faire ont fait face au front constitué de l’Arabie saoudite et de quelques pays des émirats qui ont refusé de limiter la production pour faire augmenter les cours du brut »,explique Dorian Abadie, analyste chez XTB France, dans les colonnes du Figaro.

En ligne de mire : l’Iran et la Russie

« Avec le soutien des États-Unis, ces derniers n’ont rien lâché, quitte à faire des victimes collatérales au sein de l’Opep. L’Arabie saoudite a tenu à respecter l’accord qu’elle a avec Washington qui vise à affaiblir économiquement la Russie et l’Iran, et de manière plus anecdotique, le Venezuela. Cet accord a suivi la logique des sanctions internationales contre ces pays. C’est une logique de démolition économique », ajoute-t-il.

Un avis partagé par le journal turc Daily Sabah qui considère qu’il s’agit d’une stratégie de l’Arabie Saoudite et des Etats-Unis, destinée à « faire pression sur l’Iran pour qu’il limite son développement nucléaire et sur la Russie pour qu’elle revienne sur son soutien au régime Assad en Syrie ». En effet, « ces deux pays dépendent fortement des exportations de pétrole. Un faible cours du pétrole revient à une perte de revenus, alors que les Etats du Golfe, de leur côté, seront moins affectés par cette chute des prix ».

Quelles conséquences ?

Bonne nouvelle pour les consommateurs : en France, les prix à la pompe ont baissé de 5% depuis juin, et devraient continuer à chuter, mais si le prix du baril de Brent a chuté de 35% depuis juin, une telle dégringolade des prix n’est pas à attendre à la pompe. Les vrais gagnants de cette chute sont les compagnies aériennes, grosses consommatrices de pétrole, qui se sont toutes envolées en Bourse. Même constat chez les routiers : d’après la Fédération nationale des transports routiers la baisse moyenne de 4,5% des prix du gazole entre novembre 2013 et octobre 2014 a déjà permis d’économiser 318 millions d’euros. En revanche les groupes pétroliers ou parapétroliers ont vu leur cours dégringoler.

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