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Les parents du kamikaze Pierre Choulet témoignent

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« Papa, maman, je suis parti aider les Syriens et les Syriennes mais ne vous inquiétez pas », ce sont les derniers mots de Pierre Choulet à ses parents. Des mots griffonnés sur un bout de papier.

Le 22 octobre 2013, il quittait la France, ses parents et sa vie d’étudiant pour rejoindre les djihadistes de l’Etat Islamique. Une rupture qui se traduit également dans son nom : Pierre Choulet devient « Abou-Tahar al-Faransi », « le Français ».

De Pierre Choulet à « Abou-Talha al-Faransi »

Vendredi dernier, l’organisation a annoncé que « Abou-Talha al-Faransi » était décédé dans une attaque menée à l’aide d’un camion piégé contre une caserne de miliciens chiites près de la base militaire de Speicher, à 160 km de Bagdad, en Irak.

Sur les réseaux sociaux, les djihadistes ont diffusé une photo du jeune homme de 19 ans, souriant, le doigt pointé vers le ciel, à côté d’un drapeau du groupe terroriste. La photo est diffusée à la télévision. Sa mère le reconnaît. 

Elle témoigne aujourd’hui : « Je n’accepte pas qu’on ait pu faire d’un ange un monstre », déplore-t-elle, en pleurs. 
 

Une radicalisation inaperçue

 
Sa radicalisation commence petit à petit dés la classe de première. Il change de look, se laisse pousser la barbe, porte des vêtements longs et foncés. En 2011, il se convertit, en secret, à l’islam. Pourtant les parents ne décèlent pas sa radicalisation, ce qu’ils regrettent aujourd’hui « ça se serait passé aujourd’hui, on se serait inquiété, on aurait appelé le numéro vert »
 
Pour son père, c’est une mauvaise rencontre qui serait à l’origine de ce changement. Aujourd’hui, il refuse d’accepter que cet acte est l’oeuvre de son fils « Pour faire un geste comme ça, ça n’était déjà plus notre petit Pierre » . Il préfère garder le souvenir de lui, sur son BMX, qu’il chérissait tant. 
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