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Quatre ans de guerre d’un conflit meurtrier et sans fin

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Ce 15 mars 2015 marque un triste anniversaire. Il y a quatre ans, la Syrie plongeait dans la guerre. Un conflit qui s’enlise et qui a déjà fait près de 220 000 morts et 4 millions de réfugiés.

De la manifestation pacifique à la guerre civile

C’était le 15 mars 2011. Plusieurs centaines de  personnes se retrouvent dans les rues de Damas pour défiler contre le régime de Bachar al-Assad. C’est la première fois depuis le mois de février qu’un appel à manifester relayé par les réseaux sociaux est réellement suivi dans la rue. Depuis plusieurs semaines, le « Printemps arabe », qui a entraîné la chute de Ben Ali en Tunisie et celle de Moubarak en Egypte, incite les opposants syriens à vouloir défier le régime.

Dés lors, les manifestations se multiplient et rassemblent de plus en plus de monde à Damas, mais surtout à Deraa, une ville du Sud où l’incarcération et la torture d’enfant et d’adolescents suscite l’indignation d’une grande partie de la population.

Le 18 mars, la foule est visée par des tirs à balles réelles, qui font plusieurs morts, les premières victimes de la révolte anti-Assad. Un mois plus tard, l’armée syrienne se déploie dans la ville. Face à la brutalité de la répression, les opposants commencent à s’armer, un processus qui aboutira à la formation, le 29 juillet 2011, de l’Armée syrienne libre (ASL). La Syrie bascule dans la guerre civile. Quatre ans plus tard, les rebelles se sont fait confisquer leur révolution par les islamistes.

Une génération sacrifiée

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a averti « du tournant dangereux » que prend la crise, car près de deux millions de Syriens de moins de 18 ans « risquent de devenir une génération perdue ».

En tout, ce sont plus de sept millions de Syriens sont déplacés et près de 60 % de la population vit dans la pauvreté.

Les infrastructures ont été décimées, entraînant des pénuries aiguës d’électricité, d’eau et de nourriture, notamment dans les zones assiégées par l’armée.

Un pays ravagé

En plus du terrible bilan humain, le conflit entraîne de lourdes pertes économiques plongeant le pays dans la plus extrême pauvreté.

LeCentre syrien de recherche en politiques publiques (SCPR) , en lien avec deux organismes des Nations unies, a étudié pour ce funeste anniversaire l’ensemble des pertes économiques que subit le pays à cause du conflit. Du début de la guerre à décembre 2014, ils estiment l’ensemble des pertes économiques à 192 milliards d’euros, soit 383% du PIB du pays en 2010.

Des trésors culturels à jamais disparus

Les combats ont transformé le pays en un champ de ruines. Selon l’ONU, près de 300 sites d’une valeur inestimable pour l’humanité ont été pillés, endommagés ou détruits par les belligérants.

Théâtre de l’une des plus féroces batailles de la guerre, l’antique cité d’Alep est aujourd’hui méconnaissable. La vieille ville et son célèbre souk ont particulièrement été touchés. 

En quatre ans, les combats ont également plongé la Syrie dans les ténèbres. Deux chercheurs chinois ont analysé en 2014 les lumières émises par les agglomérations syriennes durant la nuit. Selon eux, le pays émet aujourd’hui 83 % de lumière en moins.

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