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Affaire Khashoggi : MBS mis en cause

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Le procureur général saoudien a estimé ce jeudi 15 novembre que le prince héritier Mohammed ben Salmane n’était pas impliqué dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Une décision rapidement mise à mal par la CIA, qui conclut à la responsabilité de MBS en se fondant, notamment, sur des enregistrements obtenus par les services secrets turcs.

Les interceptions téléphoniques de la CIA

Les premières communications interceptées sont celles du prince en personne. Elles révèlent que, quelques temps avant le meurtre, MBS aurait tout fait pour que le journaliste soit rapatrié en Arabie Saoudite. Le prince héritier n’évoque jamais explicitement l’éventualité de tuer Jamal Khashoggi, mais ces communications révèlent sans la moindre ambiguïté l’intérêtque l’homme fort de l’Arabie saoudite portait au journaliste.

Autre interception téléphonique, celle de l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington, Khalid ben Salmane, avec Jamal Khashoggi. Celui-ci aurait encouragé le journaliste à se rendre au consulat saoudien d’Istanbul pour y retirer des documents indispensables à son mariage avec sa fiancée turque.

Cependant, l’ambassadeur s’avère être le frère cadet de MBS. Il se serait d’ailleurs empressé de téléphoner au bureau de son frère, à Riyad, pour le prévenir de la venue prochaine de Jamal Khashoggi au consulat.

Les enregistrements obtenus par l’Organisation nationale du renseignement (les services de renseignement turcs)

Les agents saoudiens dépêchés à Istanbul ont bien pensé à débrancher les caméras de sécurité du consulat avant de commettre ce meurtre, mais ils ont omis les micros placés là par les services de renseignement turc.

Ces enregistrements révèlent les détails sordides de l’assassinat, mais surtout, ils apportent un élément-clé pour l’enquête.

Après le meurtre, le chef de l’équipe envoyée en Turquie, Maher Mutreb, un officier de sécurité voyageant souvent aux côtés de MBS, aurait téléphoné à Saoud al-Qahtani, un conseiller du prince héritier, pour lui prononcer ces quelques mots : « La mission a été accomplie. Dis-le à ton patron. »

Mohammed ben Salmane jouissant d’un pouvoir quasi absolu en Arabie saoudite, les agents de la CIA n’ont pas le moindre doute quant à l’identité de ce fameux patron.

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