Dans la journée de dimanche, un face à face musclé a eu lieu entre des navires russes et ukrainiens dans le détroit de Kertch. Celui-ci s’est finalement soldé par la capture de trois navires ukrainiens par le FSB.
La marine ukrainienne a été placée en état d’alerte, et l’Ukraine envisage de déclarer la loi martiale.
L’Ukraine prise en tenaille en mer d’Azov
Depuis l’inauguration, en mai, du pont entre la Russie et la Crimée annexée, les autorités russes mènent des exactions dans le détroit contre les navires commerciaux ukrainiens, entrainant des retards très couteux.
Pour lutter contre cette politique d’intimidation et de harcèlement, l’Ukraine cherche, depuis des mois, à renforcer ses effectifs militaires en mer d’Azov, cette mer enclavée entre la Russie et la Crimée, et dont le seul passage se fait par le détroit de Kertch.
Une violation des eaux territoriales russes ?
Les trois navires ukrainiens, qui avaient appareillé d’Odessa et faisaient route vers le port de Marioupol, en mer d’Azov, ont été interceptés alors qu’ils arrivaient à proximité du détroit de Kertch.
Pour Moscou, la présence de ces navires constituait une violation de ses eaux territoriales, ce que l’Ukraine dément fermement.
Selon Kiev, les navires auraient été attaqués alors qu’ils quittaient la zone des 12 millescorrespondantaux eaux territoriales théoriques de la Crimée. Théoriques, souligne Kiev, qui ne reconnaît pas l’annexion de la Crimée, et donc pas, non plus, les eaux territoriales russes dans ce secteur.
Mais même dans l’hypothèse ou cette annexion serait reconnue, la présence des navires ukrainiens ne pourrait constituer une violation des eaux territoriales russes.
En effet, en vertu d’un traité bilatéral ratifié en 2003 par les deux pays, la mer d’Azov et le détroit de Kertch ont le statut d’« eaux intérieures de l’Ukraine et de la Russie ». L’accord stipule explicitement que la navigation dans le détroit est « libre » pour les navires des deux pays, aussi bien civils que militaires.