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L’échiquier africain

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Le continent africain est devenu le terrain d’une guerre d’influence sans précédent entre les deux plus grandes puissances mondiales. Américains et Chinois y avancent leurs pièces, à la manière de deux joueurs d’échecs.

Diplomatie de la dette

« En utilisant une politique connue sous l’appellation de prêter pour posséder (Loan-To-Own Program), la Chine rend des pays enchaînés par la dette et par conséquent très dépendants d’elle. Cela équivaut à une guerre économique », explique Ray Washburne, président et directeur général de l’OPIC, une agence autonome du gouvernement américain qui aide les entreprises américaines à investir dans les marchés émergents.

Ce Loan-To-Own Program permettrait à la Chine de saisir les infrastructures qu’elle a financées et construites en cas de défaut de paiement des Etats. Washington s’inquiète, par exemple, de rumeurs autour d’une possible saisie d’infrastructures stratégiques à Djibouti ou au Kenya, bien qu’aucune ne soit confirmée.

Alternative à la stratégie chinoise

Les Américains ont opté pour une stratégie très différente de celle des Chinois. Pékin prête aux Etats mais, finalement, les fonds vont souvent directement dans les poches des entreprises chinoise, en charge des grands travaux en Afrique. Les Etats-Unis, eux, vont prêter aux entreprises américaines, certes, mais aussi à des entreprises dont au moins 51 % du capital est américain, afin de leur permettre d’investir dans des pays en développement.

Washington espère ainsi créer un « bouclier » contre la diplomatie de la dette chinoise, en proposant une autre approche et un nouveau canal d’investissement pour ses entreprises. Mais cela n’a guère de sens.

En effet, il s’agit d’une politique défensive qui n’est construite que dans un objectif d’opposition à la Chine, elle n’a donc aucune réelle ambition de développement ou de coopération. Les pays africains y verront forcément une approche opportuniste, d’autant que le président Donald Trump les qualifiait, il y a quelques mois encore, de « pays de merde ».

 

 

 

 

 

 

 

 

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