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Tokyo et Moscou continuent à se disputer les îles Kouriles

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Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Shinzo Abe se sont entretenus, ce 22 janvier à Moscou, sur le sort des îles Kouriles. Une rencontre décevante pour les Japonais, qui sont confrontés à des Russes intransigeants, et de plus en plus exigeants.

Enlisement diplomatique

On parle d’enlisement quand la situation est bloquée, et qu’elle ne semble pas pouvoir évoluer. Il n’y a pas de meilleure manière de décrire le différend territorial qui oppose le Japon et la Russie sur les îles Kouriles. Ce désaccord remonte à l’annexion de l’archipel par l’URSS en 1945. C’est à cause de lui qu’aucun traité de paix n’a été signé, à l’époque, entre les deux pays, et il n’a eu de cesse, depuis, d’assombrir le ciel des relations russo-nippones.

Après trois heures de discussion, mardi 22 janvier, Vladimir Poutine a déclaré qu’il restait « un travail laborieux à accomplir en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable ». Le Premier ministre japonais a, pour sa part, assuré que lui et monsieur Poutine étaient convenus «  de travailler ensemble pour élever le niveau de confiance entre les citoyens russes et japonais en développant les relations amicales et en cherchant une solution mutuelle ».

Mais ces pourparlers ne sont qu’une mascarade, car Poutine n’a aucune intention de rendre les îles Kouriles. « C’est notre terre et personne n’a l’intention de la céder à qui que ce soit », a prévenu Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de M. Poutine. Et Shinzo Abe se berce d’illusions. « Il est peu probable que Poutine bouge d’un pouce, et la raison principale pour laquelle il joue avec Abe réside dans son désir de détruire l’alliance américano-japonaise », relève Alexandre Gabouev, expert au Centre Carnegie Russie.

Moyen de pression

La Russie a exposé plusieurs griefs au Japon, et elle compte bien s’appuyer sur les îles Kouriles pour obtenir réparation.

Tous ces griefs concernent la proximité du Japon avec les Occidentaux, et l’alliance américano-japonaise en est le plus important, mais elle n’est certainement pas le seul.

Moscou reproche notamment au Japon de s’être associé aux sanctions dont fait l’objet la Russie à propos du conflit en Ukraine. « Le Japon soutient les déclarations anti-russes du G7. Le Japon ne vote pas avec nous, mais contre nous sur toutes les résolutions de l’ONU qui intéressent la Russie », avait tambouriné M. Lavrov, chef de la diplomatie russe.

La Russie dénonce également la déclaration commune adoptée le 11 janvier entre la France et le Japon « sur l’engagement de concerter leurs actions dans le cadre de la présidence du G20 par Tokyo et de la présidence du G7 par Paris ».

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