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Un second pont en Crimée

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Le pont de Kertch, inauguré en mai 2018 et symbole de l’annexion de la péninsule ukrainienne par la Russie, aura bientôt un frère jumeau. Moscou met les bouchées doubles pour achever la construction d’un pont de chemin de fer, parallèle au premier, mais plus haut et plus mince.

Blocage général de la zone

En Crimée, autrement dit côté russe, le pont de Kertch n’a pas encore produit les effets escomptés. Les quatre ports de la ville de Kertch tournent au ralenti, en partie à cause de l’arrêt des ferries qui assuraient la liaison avec la Russie, mais aussi en raison de la diminution du commerce maritime dans la zone.

Côté ukrainien, le pont de Kertch est vu comme un barrage. La mer d’Azov, qui était jusqu’alors partagée entre l’Ukraine et la Russie, est aujourd’hui de facto sous domination russe. Les navires battant pavillon ukrainien ne sont pourtant pas interdits de passage, mais les inspections zélées des patrouilleurs russes dissuadent la plupart de s’approcher. Depuis l’inauguration du pont, les ports ukrainiens de Berdyansk et de Marioupol, les seuls en eaux profondes de la mer d’Azov, tournent donc au ralenti.

Militarisation de la Crimée

Un début de crise a éclaté en novembre 2018, dans le détroit de Kertch, lorsque deux navires militaires et un remorqueur ukrainiens ont été abordés de force par le FSB, les services secrets russes, en raison d’un franchissement « illicite » des eaux territoriales. Les navires en question sont toujours visibles sur la base maritime du FSB, dans la ville Kertch.

La zone est donc devenue un haut lieu stratégique pour la Russie, qui va déployer de gros moyens pour y renforcer la sécurité. Il a été annoncé que 2000 soldats allaient prochainement être déployés dans la ville de Kertch, et que divers complexes de missiles allaient être installés dans toute la Crimée ; des missiles antinavires de type BAL et Bastion, et des boucliers antimissiles de type S-400.

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