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Macron s’oppose au nouvel accord commercial entre les Etats-Unis et l’UE

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Après l’enterrement du traité transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis en 2016, un nouveau projet d’accord commercial a été discuté dès l’été 2018, par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et Donald Trump. Il s’agit d’un « deal » commercial simple, visant à réduire les droits de douane sur les biens industriels.

« Champion mondial du climat »

Cette négociation place Emmanuel Macron en délicate posture. D’un côté il est libéral et par nature favorable au libre-échange, mais de l’autre, il a promis à ses électeurs de verdir la politique commerciale européenne. 

Depuis le début de son mandat, le président français tente de s’ériger en champion mondial du climat. En juillet 2018, il posait des conditions strictes au lancement des pourparlers avec les américains, et en septembre il ciblait directement les Etats-Unis, en demandant à l’UE de refuser de signer des accords commerciaux avec les pays qui ne respectaient pas l’accord de la COP 21. 


Ce jeudi 11 avril, Emmanuel Macron a donc logiquement confirmé qu’il s’opposerait à ces négociations, prévues prochainement. « C’est une question d’équité, de valeurs et de cohérence », a expliqué Brune Poirson, secrétaire d’Etat à l’écologie. 

Symbole fort, tentative vaine

La prise de position du président français, bien que forte symboliquement, risque pourtant d’être vaine. En effet, pour lancer les négociations, la Commission européenne a seulement besoin d’un mandat validé par 55 % des Etats européens, représentant 65 % de la population européenne. Or, la France sera sûrement la seule à dire non lors du vote prévu lundi 15 avril. La proposition sera donc largement adoptée, et les négociations commenceront dans la foulée.

Mais cet accord est tout de même loin de voir le jour. Les négociateurs devront avant tout se mettre d’accord sur les contours précis du futur traité, et s’ils parviennent à un compromis, celui-ci devra alors être approuvé à la majorité qualifiée des Etats européens, puis à la majorité absolue du Parlement européen.

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