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Nouvelles mesures sur le nucléaire iranien : un regain de tension entre Washington et Téhéran

Ce mercredi, l’Iran a annoncé de nouvelles mesures concernant l’accord international sur le nucléaire iranien. La république islamique revient sur certains de ses engagements, un an après le retrait des Etats-Unis de cet accord. La tension monte entre Téhéran et Washington.

L’Iran arrête de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi. Un engagement pourtant pris par le pays, au titre de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU : États-Unis, Chine, Russie, France et Royaume-Uni. En échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme nucléaire, une partie des sanctions internationales, concernant les secteurs pétroliers et financiers, ont été levées pour la république islamique.

Téhéran pose un ultimatum aux pays faisant encore partie de l’accord. La république islamique demande aux États de trouver une solution pour «rendre opérationnel leur engagement en particulier dans les secteurs pétroliers et bancaires ». Dans le cas contraire, l’Iran pourrait rompre d’autres engagements sur le nucléaire pris en 2015.

Donald Trump renforce les sanctions

Ces nouvelles mesures du régime iranien font échos à un anniversaire particulier. Il y a un an jour pour jour, le 8 mai 2018, les États-Unis annonçaient leur retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump jugeant le texte « pas assez contraignant » pour l’Iran. Dans le même temps, le président américain annonçait le rétablissement des sanctions contre Téhéran et contre les entreprises ayant des liens avec l’Iran.

Les secteurs pétroliers et financiers iraniens sont touchés par ces sanctions. Le 22 avril, les États-Unis ont accentué la pression contre la république islamique. Donald Trump a décidé de ne pas renouveler les dérogations permettant à huit pays d’importer du pétrole brut iranien. La Chine, l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Italie et la Grèce tomberaient donc aussi sous le coup des sanctions américaines s’ils continuaient à se fournir en or noir iranien.

Le détroit d’Ormuz, un point de discorde

La réponse de l’Iran ne s’est pas fait attendre. Téhéran a menacé de bloquer le détroit d’Ormuz, une zone stratégique de circulation pour 20 % du pétrole brut mondial. Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, a assuré que l’Iran continuerait à utiliser le détroit à des fins commerciales. « C’est dans l’intérêt de notre sécurité nationale de garder ouvert le Golfe persique, de garder ouvert le détroit d’Ormuz. Nous l’avons fait par le passé et nous continuerons à le faire à l’avenir » a annoncé le ministre iranien lors d’une session de l’ONU à New-York.

Le détroit d’Ormuz est également surveillé par les Gardiens de la Révolution Islamique. Washington a décidé d’ajouter l’armée idéologique iranienne à sa liste d’organisations terroristes, provoquant la colère de l’Iran. « Les États-Unis devraient savoir que, quand ils entrent dans le détroit d’Ormuz, ils doivent parler à ceux qui protègent le détroit d’Ormuz, les Gardiens de la Révolution iranienne » a affirmé Mohammad Javad Zarif.

Washington n’a pas calmé le jeu en annonçant, dimanche 5 mai, le déploiement d’un porte-avions et de bombardiers américains au Moyen-Orient. « Les États-Unis ne cherchent pas la guerre avec le régime iranien, mais nous sommes préparés à répondre à toute attaque » a affirmé John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, souhaitant «envoyer un message clair et indubitable à l’Iran ».

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