Dimanche 5 mai, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, a déclaré que l’envoi de ce porte-avions et d’une force de bombardiers était un message « clair et indubitable » adressé à l’Iran.
Supposée escalade en Iran
« En réponse à des indications inquiétantes d’escalade et de mises en garde, les Etats-Unis déploient le porte-avions et groupe aéronaval Abraham-Lincoln et une force de bombardiers auprès du commandement central américain de la région », a expliqué monsieur Bolton dans un communiqué. Toutefois, à aucun moment il n’a détaillé la nature de l’escalade imputée à Téhéran.
Le conseiller de la Maison-Blanche a ensuite qualifié ce déploiement de « message clair et indubitable au régime iranien », avant de prévenir que « toute attaque contre les intérêts des Etats-Unis ou contre ceux de ses alliés rencontrera une force implacable ».
Et indubitable, en effet, car l’Abraham-Lincoln est un véritable mastodonte, une montagne d’acier flottante de 333 mètres de long, capable d’accueillir 90 aéronefs. A titre de comparaison, le Charles de Gaulle ne mesure que 262 mètres, pour une capacité de 40 aéronefs seulement.
« Les Etats-Unis ne cherchent pas la guerre avec le régime iranien, mais nous sommes totalement préparés à répondre à toute attaque, qu’elle soit menée par procuration, par le corps des gardiens de la révolution islamique ou par les forces régulières iraniennes », a prévenu le conseiller.
Situation prévisible
John Bolton n’a pas précisé pourquoi ce déploiement avait lieu maintenant, mais plusieurs événements peuvent l’expliquer.
Tout d’abord, car les relations entre Washington et Téhéran n’ont jamais été aussi mauvaises. En effet, il y a un an l’administration Trump sortait de l’accord sur le nucléaire iranien, censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, au motif qu’il n’était pas suffisamment efficace, car « il ne s’attaquait pas aux autres comportements déstabilisateurs de l’Iran au Moyen-Orient ».
Mais ce déploiement peut aussi être lié aux événements récents, car depuis samedi 4 mai, une escalade meurtrière fait rage entre les groupes armés palestiniens (soutenus par l’Iran), qui tirent des roquettes depuis la bande de Gaza, et Israël (allié des Etats-Unis), qui riposte par des raids aériens.