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Le Mexique déploie 15 000 soldats « anti-immigration » le long de sa frontière avec les Etats-Unis

Pour se conformer à l’accord conclu avec Washington le 7 juin dernier pour freiner l’immigration illégale, le ministre de la Défense, Luis Cresencio Sandoval, a annoncé, lundi 24 juin, que le Mexique avait déployé près de 15 000 policiers et militaires à sa frontière avec les Etats-Unis.

Mesures justifiées

Même si les autorités mexicaines procèdent régulièrement à des arrestations de migrants clandestins en route vers les Etats-Unis, ces interpellations n’avaient jusque là jamais lieu aux abords de la frontière avec les Etats-Unis. Désormais, le Mexique « fait le sale boulot des Etats-Unis » dénonce le prêtre Francisco Javier Calvillo, qui dirige un refuge pour migrants à Ciudad Juarez. « Ce n’est pas le boulot de l’armée. Cette politique est une violation flagrante des droits de l’homme », a-t-il ajouté.

Le ministre mexicain a, pour sa part, assuré qu’il était normal que l’armée puisse intercepter des migrants pendant leur traversée du territoire mexicain, mais également les arrêter lorsqu’ils tentaient de traverser la frontière avec les Etats-Unis. « Considérant que la migration n’est pas un crime, mais un délit administratif, nous les arrêtons et les remettons à la disposition des autorités migratoires », a précisé Luis Cresencio Sandoval.

Ultimatum américain 

Outre les soldats déployés dans le nord, le ministre de la défense mexicain a annoncé que 6 500 hommes avaient été postés au sud, à la frontière avec le Guatemala, pour bloquer les migrants à la source. 

Ces énormes mouvements de troupes s’expliquent par l’avertissement, fin mai, du président américain Donald Trump, qui menaçait d’imposer des tarifs douaniers sur tous les produits mexicains importés aux Etats-Unis si Mexico ne freinait pas cette vague de migrants. En plus de ce déploiement d’hommes aux frontières, le Mexique s’est aussi engagé à accueillir sur son sol les migrants en procédure de demande d’asile aux Etats-Unis. 

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