Jeudi 20 juin, Téhéran a annoncé avoir abattu un drone de reconnaissance américain qui aurait violé son espace aérien. Les Etats-Unis ont confirmé l’incident, assurant toutefois que leur drone se trouvait dans l’espace aérien international, au-dessus du détroit d’Ormuz.
Divergence d’opinions
Les Gardiens de la révolution iraniens, l’organe militaire ayant réalisé ce tir, ont annoncé avoir « abattu un drone espion américain qui s’était infiltré au-dessus de la province côtière de Hormozgan », dans le sud de l’Iran. Les Gardiens de la révolution assurent que l’appareil, un modèle Global Hawk, « a été abattu par leur force aérienne après avoir violé l’espace aérien iranien », en début de matinée, jeudi, précise Press TV, la chaîne d’information de la télévision d’État iranienne.
L’Iran « n’a aucune volonté de faire la guerre avec quiconque, mais nous y sommes prêts », a prévenu Hossein Salami, commandant des gardiens de la révolution.
Côté américain, deux responsables ont déclaré à Reuters que le drone avait été abattu par un missile iranien sol-air alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international au-dessus du détroit d’Ormuz. De plus, les Américains ont précisé que le drone en question était un MQ-4C Triton de l’US Navy, et pas un RQ-4 Global Hawk. Ces deux drones ont été conçus par le groupe Northrop Grumman, mais le MQ-4C Triton a un temps de vol, une altitude et un rayon d’action inférieurs à ceux du RQ-4 Global Hawk.
Un porte-parole du Commandement central de l’armée américaine a confirmé qu’aucun drone américain n’avait survolé l’espace aérien iranien jeudi, sans fournir davantage de détails.
Pas une première
Ce coup d’éclat iranien, en plus d’être une formidable démonstration de force, pourrait profiter à Téhéran sur le plan technologique. En effet, en décembre 2011, les forces iraniennes avaient déjà réussi à capturer un drone RQ-170 Sentinel américain, alors que celui-ci effectuait une mission d’espionnage au-dessus de l’est de l’Iran.
Le président américain Barack Obama avait alors demandé de restituer l’aéronef, mais la République islamique avait refusé, et en février 2013, elle annonçait être parvenue à « décoder » les informations contenues dans l’appareil. Dès 2014, les Gardiens de la révolution diffusaient les premières images d’un prototype copié sur le drone américain.