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Shinzo Abe en visite à Téhéran

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Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, s’est rendu en Iran, mercredi 12 juin, dans l’intention de rouvrir un canal de discussion entre Washington et Téhéran. 

Envoyé spécial de Trump

Alors que Tokyo répète que monsieur Abe n’est ni un simple porteur de message ni un médiateur, le Premier ministre japonais apparaît tout de même comme un envoyé personnel de Donald Trump. En effet, lors de sa visite au Japon, fin mai, le président américain avait, en aval, autorisé cette visite. « Je sais que le Premier ministre et le Japon ont une très bonne relation avec l’Iran, alors nous allons voir ce qui arrive », avait-il déclaré. Les deux dirigeants se sont d’ailleurs entretenus à nouveau mardi 11 juin, la veille de la rencontre de monsieur Abe avec le président modéré, Hassan Rohani, et avec Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique.

« Au moins, la visite d’Abe signifie que Trump souhaite avoir un canal de communication public avec les Iraniens », estime Rouzbeh Parsi, spécialiste de l’Iran à l’université de Lund, en Suède.

Voeux d’apaisement dans le Golfe persique

Tokyo, comme Téhéran, souhaite que soit facilitée la navigation des pétroliers dans le Golfe Persique. « La sécurité du golfe Persique et le passage sécurisé de l’énergie sont vitaux pour le Japon, et monsieur Abe peut proposer une longue liste de coopérations entre les Etats du Golfe, les Etats-Unis et l’ONU », explique Hossein Mousavian, ancien diplomate proche du président Rohani, désormais professeur à l’université de Princeton.

Toutefois, on a du mal à imaginer que le Japon puisse servir de médiateur entre l’Iran et les Etats-Unis, tant son parti pris est évident. En effet, Tokyo s’est plié, dès mars 2019, aux sanctions américaines, en cessant d’importer du pétrole iranien. Fin mars, plus que 4 % du pétrole japonais était encore importé d’Iran, contre près de 40 % d’Arabie saoudite et 25 % des Emirats arabes unis. D’ailleurs, monsieur Abe ne s’est pas rendu à Téhéran sans s’être concerté au préalable avec les autorités saoudiennes et émiraties.

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