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Le Conseil de l’Europe lève ses sanctions contre Moscou

Lundi 24 juin, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté par 118 voix contre 62 (10 abstentions) pour le retour de la Russie en son sein. Un choix surprenant de la part d’une institution consacrée à la défense des droits humains et de l’Etat de droit, qui a provoqué une réaction immédiate de l’Ukraine, qui a suspendu sa participation aux travaux de l’APCE.

« Festival d’hypocrisie »

Ironiquement, les parlementaires favorables au retour russe se sont prévalus du respect des droits de l’Homme pour justifier leur décision. En effet, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) étant liée au Conseil de l’Europe, ceux-ci avaient peur que la Russie ne la quitte, privant ainsi les citoyens russes de sa protection. « Ici, nous ne traitons pas de géopolitique, les valeurs que nous défendons sont les valeurs des droits de l’homme », a fait valoir la secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Amélie de Montchalin, en ouverture de séance. 

Pour les opposants à la levée des sanctions par contre, Ukrainiens en tête, cette décision est un « festival d’hypocrisie ». Tout d’abord car Moscou n’applique que très rarement les jugements de la CEDH, mais surtout car des conditions existent pour qu’un assouplissement des sanctions soit accepté, et qu’aucune de ses conditions n’ont été remplie par la Russie. Pour les opposants, il s’agit donc d’une grande perte de crédibilité pour l’APCE, qui revient sur ses propres décisions.

Retour sans attendre

La délégation russe a décollé de Moscou avant même d’avoir les résultats officiels du vote. « Nous allons à Strasbourg pour aider nos partenaires à surmonter la crise qui mine l’institution, qui semble s’ennuyer de nous, sans pays à accuser de tous les maux… Aucune question en Europe ne peut être résolue sans le pays le plus grand », assurait Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma, avant d’embarquer.

Au sein de cette délégation devraient se trouver des élus représentant la Crimée annexée, or « comment examiner les droits humains en Crimée sans ses représentants ? L’empêcher reviendrait à interdire les élus venant des territoires de l’ex-RDA », a ajouté Tolstoï, provocateur. 

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