Site icon La Revue Internationale

Les Européens veulent tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien

Lundi 1er juillet, le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a annoncé que son pays avait dépassé la limite des 300 kg d’uranium faiblement enrichi à 3,67 %, le maximum de stock autorisé. C’est la première violation (assumée) par l’Iran de l’accord sur le nucléaire de juillet 2015.

« Appel de secours aux Européens »

Par cette mesure, la République islamique entend tester les réactions des Etats-Unis, mais aussi celles des autres pays signataires de l’accord de 2015 ; la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Russie et la Chine. Ce texte prévoyait un gel de quinze ans ainsi qu’un contrôle international du programme nucléaire iranien, en échange de la levée des sanctions internationales qui asphyxiaient Téhéran.

« Pendant deux ans, les Iraniens ont respecté l’accord sans en retirer les bénéfices escomptés. Depuis mai, et en réaction aux nouvelles sanctions américaines, ils ont pris la décision de réagir et de miser sur le rapport de force », explique une source française. Et pour François Nicoullaud, ancien ambassadeur à Téhéran, la manœuvre de l’Iran ressemble surtout « à un appel au secours à ses partenaires, notamment les Européens ».

« Désamorcer la crise »

Alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique a, comme il se doit, constaté l’entorse à l’accord, ni Paris, ni Berlin, ni Londres ne veulent pour le moment déclencher le « mécanisme de résolution des conflits » qui pourrait aboutir à un rétablissement automatique des sanctions par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Côté américain, le chef de la diplomatie, Mike Pompeo, a accusé l’Iran d’« utiliser son programme nucléaire pour faire chanter la communauté internationale et menacer la stabilité régionale », mais sur le vieux continent, les propos sont plus mesurés. « Nous voulons surtout désamorcer la crise », explique un diplomate européen. Emmanuel Macron, par exemple, a affirmé lors du G20 « vouloir ouvrir un corridor pour un retour de la confiance entre les parties et les encourager à faire un pas l’un vers l’autre ».

Cependant, la marge de manœuvre des Européens est très étroite, car ils n’ont pas grand-chose à offrir à Téhéran pour compenser les effets des sanctions américaines, qui isolent Téhéran du marché mondial. 

Quitter la version mobile