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L’UE sanctionne Ankara pour ses activités gazières au large de Chypre

Lundi 15 juillet, les ministres des Affaires étrangères ont mis à exécution les menaces de l’UE en adoptant plusieurs mesures pour répondre aux activités de forage turques au large de Chypre. Il s’agit d’actions immédiates contre l’Etat, mais les ministres se disent aussi prêts à cibler des individus ou des entités.

Zone convoitée

L’île de Chypre, divisée en deux depuis l’intervention militaire turque de 1974, est une nouvelle fois au cœur des tensions en méditerranée suite à la découverte, ces dernières années, d’importants gisements gaziers. 

D’une part, la République de Chypre, membre de l’UE qui a autorité sur les deux tiers sud de l’île, a signé des contrats d’exploration de forage avec des géants occidentaux des hydrocarbures, tels le français Total, l’italien ENI ou encore l’américain ExxonMobil. La république chypriote entend ainsi développer huit forages dès 2020. 

D’autre part, la Turquie, qui occupe la partie nord l’île, prétend de pas être liée par les accords de délimitation maritime conclus entre la République de Chypre et certains pays riverains de la Méditerranée. Ankara a par exemple accordé des contrats d’exploration à Turkish Petroleum en 2009 et 2012 dans les eaux de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), pourtant non reconnue par la communauté internationale.

L’interventionnisme turc s’est récemment illustré par la présence de deux navires de forage voguant à l’ouest et au nord-est de Chypre, dans la zone économique exclusive de la République de Chypre, mais surtout par la présence de navires militaires turcs dans la zone sud de l’île, où opèrent plusieurs entreprises privées occidentales.

Diverses sanctions

Les sanctions sont uniquement des mesures financières. Par exemple, l’aide de préadhésion à l’UE en faveur de la Turquie ne sera pas augmentée de 146 millions d’euros en 2020 comme cela était prévu, et les ministres des Affaires étrangères ont appelé la Banque européenne d’investissement à revoir ses conditions de prêt envers la Turquie.

Côté diplomatie, les ministres ont décidé de geler les contacts de haut niveau entre Bruxelles et Ankara. 

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