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Un pétrolier iranien arraisonné au large de Gibraltar

Jeudi 4 juillet, à environ quatre kilomètres au sud de Gibraltar, la police et les douanes locales, escortées d’un détachement de la marine royale britannique, ont arraisonné le pétrolier iranien battant pavillon panaméen Grace 1.

« Acte de piraterie »

Téhéran, qui affirme que le navire-citerne a été arraisonné « dans les eaux internationales », a qualifié l’interception du navire d’ « acte de piraterie ». L’Iran a donc immédiatement convoqué l’ambassadeur de Grande-Bretagne au ministère des affaires étrangères, pour demander la « libération immédiate » du Grace 1.

Sanctions visant Damas

Selon la revue spécialisée dans le transport maritime Lloyd’s List (une des plus anciennes revues du monde, qui fournit des nouvelles hebdomadaires sur les transports maritimes depuis 1734), le Grace 1 aurait rempli ses cuves en Iran en avril, avant de faire le tour de l’Afrique pour tenter de rejoindre la Syrie.

Le navire iranien est donc soupçonné d’avoir voulu livrer du pétrole à Damas en violation des sanctions internationales dont fait l’objet le régime depuis le début du conflit, en 2011. Car les sanctions concernent particulièrement le secteur des hydrocarbures, qui aurait subi des pertes estimées à 74 milliards de dollars selon Damas.

« Demande adressée par les Etats-Unis au Royaume-Uni »

Selon Josep Borrell, ministre des affaires étrangères espagnol, l’interpellation aurait eu lieu à la suite d’une « demande adressée par les Etats-Unis au Royaume-Uni ». John Bolton, conseiller à la sécurité nationale américain, a pour sa part qualifié cette manœuvre d’« excellente nouvelle », sans pour autant confirmer l’implication des Etats-Unis.

Toutefois, dans ce contexte de fortes tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, l’ombre de Washington plane sur cette affaire. D’autant que l’arraisonnement est survenu quelques jours seulement après l’annonce du dépassement par Téhéran de la limite imposée à ses réserves d’uranium faiblement enrichi.

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