Mardi 3 septembre, le pétrolier iranien, que Washington accuse de financer « les activités néfastes » du régime syrien, voguait au large des côtes libanaises et syriennes. Lundi, il était dans les eaux internationales, à environ 80 kilomètres au large de la ville libanaise de Tripoli.
Destination inconnue
Le tanker iranien, qui transporte 2,1 millions de barils de brut d’une valeur de 126 millions d’euros, erre en Méditerranée depuis le 18 août, date à laquelle il a levé les amarres, après six semaines d’immobilisation à Gibraltar. Le mystère le plus total plane sur sa destination et le sort de sa cargaison.
Mardi, l’Adrian-Darya-1 a été aperçu au large du port syrien de Tartous, selon le site de suivi MarineTraffic. Une destination depuis longtemps anticipée par les Américains, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo ayant assuré fin août avoir « des informations fiables » montrant que le pétrolier se dirigeait vers Tartous.
Cargaison transférée en mer
Le tanker ne peut ni accoster en Syrie, puisque le régime fait l’objet d’un embargo américain, ni rentrer en Iran par le canal de Suez, sa cargaison étant trop importante. Les experts s’accordent donc à dire que le scénario le plus plausible sera une opération « ship-to-ship », autrement dit un transfert de cargaison vers des navires plus petits.
Pour Samir Madani, cofondateur du site de suivi TankerTrackers, deux scénarios sont donc envisageables. Soit la cargaison sera transférée vers le Sandro, un tanker appartenant à un riche homme d’affaires syrien, et probablement acheminée en Syrie, ce qui attiserait les tensions avec Washington, soit elle sera déchargée sur des navires compatriotes, et rapatriée en Iran.
L’Iran, pour sa part, a admis avoir vendu le pétrole de l’Adrian-Darya-1, sans pour autant dévoiler l’identité de l’acheteur. Téhéran a justifié son silence en affirmant ne pas pouvoir être « transparent » concernant la destination du pétrole, Washington ne cessant « d’intimider » les acheteurs potentiels.