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Les Etats-Unis ont entamé des pourparlers avec les houthistes

Jeudi 5 septembre, l’assistant du secrétaire d’Etat au Proche-Orient, David Schenker, a annoncé que Washington était en pourparlers avec les houthistes, soutenus par Téhéran. 

Difficultés au sein de la coalition

« Nous avons des pourparlers dans la mesure du possible avec les houthistes pour essayer de trouver une solution négociée mutuellement acceptable au conflit », a déclaré David Schenker.

Une annonce qui intervient justement alors que la coalition internationale emmenée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis semble dans une impasse. En effet, bien que Riyad et Abou Dabi soient alliés dans le nord du Yémen contre les houthistes, leurs intérêts divergent de plus en plus dans le sud, où ils s’opposent indirectement par l’intermédiaire des forces gouvernementales, soutenues par l’Arabie saoudite, et des séparatistes, soutenus par les Emirats arabes unis.

Coup de pouce

Mustapha Noman, ancien vice-ministre yéménite des affaires étrangères, estime que cette décision américaine pourrait débloquer des négociations avec Riyad. « Si les Etats-Unis parlent aux houthistes, ils le feront en coordination étroite avec Riyad qui est, jusqu’à présent, réticent à l’ouverture d’un nouveau dialogue avec ses adversaires. Un résultat positif des discussions américaines pourrait ouvrir la voie à de nouveaux pourparlers avec les pays de la coalition, dont l’Arabie saoudite », assure monsieur Noman. 

« Sans la participation réelle et officielle des Saoudiens, les pourparlers entre Américains et houthistes ne vont pas changer grand-chose à la situation du Yémen, juge, pour sa part, Farea Al-Muslimi, président du Centre d’études stratégiques yéménite de Sanaa et chercheur associé au think-tank Chatham House. En revanche, pour Washington, c’est une opération de la dernière chance pour éloigner les houthistes de l’orbite iranienne avant qu’ils y soient définitivement absorbés. »

Rivalité avec l’Iran

Car la décision américaine d’entamer des pourparlers avec les houthistes est en effet davantage liée aux tensions avec l’Iran qu’à la situation déplorable au Yémen. « Washington a déjà parlé avec les houthistes dans le passé, mais il est intéressant de voir que les Etats-Unis mettent en avant de nouveaux pourparlers en ce moment, en pleine crise diplomatique sur le nucléaire iranien et l’influence régionale de Téhéran », relève monsieur Al-Muslimi.

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