Les dix pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) et les Etats-Unis ont effectué des manœuvres militaires conjointes. Les exercices ont débuté au large de la Thaïlande en début de semaine et ont pris fin à Singapour, samedi 7 septembre.
Soucis d’équilibre avec la Chine
Selon Manu Bhaskaran, directeur de Centenial, une firme de conseil sur les questions économiques et stratégiques, « il est avant tout primordial pour l’Asean de projeter l’image de la neutralité entre Pékin et Washington. Et d’assurer sa position de centralité dans la région. Il faut garder à l’esprit que l’Association ne peut se permettre d’être perçue par Pékin comme une institution qui prendrait part à une stratégie d’endiguement de la Chine… »
Prashanth Parameswaran, expert des questions stratégiques en Asie du Sud-Est, estime, pour sa part, que « cet engagement des pays de l’Asean aux côtés des Américains permet aux nations de l’Asie du Sud-Est de montrer qu’ils sont tout autant capables de renforcer leur coopération avec les Etats-Unis que de maintenir une relation militaire avec la Chine. »
« Même s’il ne s’agit pas pour l’Asean de choisir entre Pékin et Washington, note un autre expert, le souci de neutralité affichée par Singapour qui, de par sa composante ethnique majoritaire entretient avec la Chine une relation ambivalente, s’accompagne cependant d’un rappel constant à Pékin par les Singapouriens du principe du droit de la mer et de navigation. »
Exercices symboliques
« L’exercice est plus symbolique qu’autre chose » relatait, en début de semaine, le quotidien anglophone hongkongais The South China Morning Post. En effet, seulement un millier de soldats ont pris part aux manœuvres, à bord de huit navires de guerre, et de quatre avions de chasse.
Mais le quotidien hongkongais a tout de même reconnu que ces exercices, qui ont débuté dans le golfe de Thaïlande pour s’achever au large de Singapour, pourraient éventuellement « donner un peu plus de substance à la stratégie indo-pacifique récemment dévoilée par le Pentagone ».