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La précision des missiles iraniens inquiète Israël

Les raids menés contre les installations pétrolières de la Saudi Aramco le 14 septembre ont surpris les experts israéliens par leur efficacité. 

« Audacieuse et parfaite »

« L’attaque nous a surpris, elle fut une parfaite surprise pour les Etats-Unis malgré leur présence militaire dans la région, et elle a été parfaite à tout point de vue militairement. Nous ne pensions pas que les Iraniens étaient parvenus à ce niveau », s’inquiète Ron Ben-Yishai, observateur des questions de sécurité à Tel-Aviv. Un commentaire repris par le reste des experts, qui qualifient cette attaque d’« audacieuse » et « parfaite ». 

Selon des sources américaines, les missiles auraient été tirés depuis l’Iran en direction de l’ouest, avant de bifurquer à 90° vers le sud, pour prendre les défenses aériennes saoudiennes à revers. Cette nouvelle capacité militaire, appelée frappe dans la profondeur, illustre les avancées techniques de Téhéran. « Les Iraniens démontrent qu’ils sont montés en compétence, que plus rien n’est à l’abri dans la région. Dans une dissuasion du faible au fort, ils agissent en miroir de la stratégie d’Israël qui effectue des frappes à longue distance contre leurs positions », analyse Pierre Razoux, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem) à Paris. « Les Israéliens ont montré aux Russes et aux Iraniens qu’ils étaient capables de taper où ils le voulaient. Chacun monte en gamme », explique le chercheur. 

Système de défense obsolète

Pour contrer cette nouvelle menace, les systèmes de défense antimissiles d’Israël devront être mis à jour, au risque d’être contournés, comme le bouclier saoudien le 14 septembre. « Dans la dernière guerre du Liban, 80 % des missiles adverses sont tombés dans les champs, rappelle Ron Ben-Yishai. S’ils deviennent précis, ils pourront saturer les systèmes et 15 % de frappes ciblées suffiront. Or, la vulnérabilité d’Israël est jugée exceptionnelle, en raison de la concentration de ses infrastructures sur un petit territoire – 50 % de son eau potable provient de cinq usines de désalinisation, 28 % de son électricité de deux sites seulement, par exemple. »

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