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Le Mali tenté de négocier avec les terroristes

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A Malian soldier patrols the perimeter of the building where the military delegation from Bamako is meeting with the Governor in Kidal, North of Mali. Photo MINUSMA/Marco Dormino

L’avocat malien et ancien ministre Hassan Barry a été identifié sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, sur laquelle il apparaît en compagnie du prédicateur radical peul Amadoun Koufa, chef de la Katiba Macina, affiliée à al-Qaida. Mardi 26 novembre, Me Barry a confirmé l’authenticité de la vidéo, précisant que l’entretien était « strictement encadré » et « connu des plus hautes autorités du pays ».

Négocier la libération d’otages

« Nous sommes au courant de cette affaire, qui a eu la bénédiction de certains milieux officiels », a admis une source sécuritaire malienne. « Me Barry était en mission officielle quand ce film a été pris », confirme un proche de la présidence.

« Le but était sans doute de négocier la libération d’otages aux mains de Koufa, notamment un officier et un sous-préfet. Mais d’autres sujets peuvent avoir été abordés », suppose un bon connaisseur du dossier.

Le gouvernement a d’ailleurs confirmé que l’arrestation de Me Barry n’avait « aucun lien avec les missions de bons offices qu’il soutient avoir précédemment entreprises »Celui-ci aurait en fait été interpellé concernant la défense de deux hommes suspectés de préparer un attentat. 

Divisions

« Dans les faits, on sait très bien que l’option de pourparlers tente certains responsables, et que des approches en ce sens existent depuis des mois, sinon des années », explique ce même expert.

Toutefois la question divise, les opposants au dialogue étant tout aussi nombreux que ses partisans. En effet, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) « de tels pourparlers se heurtent à de sérieux obstacles: la Katiba Macina semble peu disposée aux compromis ; elle a des liens avec des réseaux djihadistes liés à al-Qaida ; et l’idée même d’un dialogue suscite l’opposition de nombreux Maliens et des puissances étrangères ».

Les responsables maliens subissent également la pression des puissances étrangères, très hostiles à des discussions avec les terroristes. « Je ne vois pas quel dialogue peut engager une république laïque avec un homme qui entend imposer un État théocratique », surenchérit un haut responsable ouest-africain.

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