Samedi 21 décembre, le Parlement turc a décidé de s’impliquer davantage en Libye en ratifiant l’accord de coopération sécuritaire et militaire conclu entre Ankara et le gouvernement d’union nationale (GNA), le régime libyen reconnu par l’ONU, le 27 novembre dernier.
Soutien non dissimulé
Le 10 décembre, monsieur Erdogan avait déclaré être prêt à envoyer « du personnel en Libye » à la demande de Tripoli. L’accord ratifié samedi va dans ce sens, prévoyant l’envoi d’une force de réaction rapide « dès lors que le gouvernement libyen le demande ».
Or, le GNA a fait cette demande jeudi 19 décembre, et le président Erdogan pourrait y répondre favorablement, conformément à l’accord, qui prévoit « la formation, le conseil, le transfert d’expérience, la planification et l’appui matériel de la Turquie pour la mise en place d’une force de réaction rapide avec des responsabilités policières et militaires en Libye », et des échanges de « personnels invités, conseillers et unités ».
Mais le soutien d’Ankara au GNA ne date pas d’hier, puisque la Turquie lui fournit déjà des drones, des armes et des canons, et ce malgré l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies depuis 2011. La Turquie a « fourni régulièrement des armes sans chercher à en dissimuler la provenance », révèle un rapport de l’ONU publié le 9 décembre.
Tensions avec Moscou
Peu désireux d’envoyer l’armée régulière, il est probable que le président Erdogan opte pour des mercenaires, à l’image de Vladimir Poutine, qui a permis au groupe russe de sécurité privée Wagner d’envoyer ses mercenaires en soutien au maréchal Haftar, le chef des forces opposées au GNA.
« Ils envoient bien le groupe Wagner, nous pourrions aussi envoyer notre propre personnel », a déclaré le président turc le 10 décembre. « Bien que la Russie ne soit pas visible, il y a une entreprise qu’elle a créée. Ils agissent en Libye comme des mercenaires de Haftar par le biais d’une société appelée Wagner », a-t-il réitéré plus récemment.