L’Etat hébreu redoute des représailles iraniennes suite l’opération américaine conduite vendredi 3 janvier, et au cours de laquelle le général Ghassem Soleimani, le chef des Forces Al-Qods des gardiens de la révolution, a été tué.
« Américains et sionistes »
Premier allié des Etats-Unis dans la région et ennemi héréditaire de l’Iran, Israël s’attend bien évidemment à des représailles de la part de Téhéran et des groupes armés de la région affiliés à l’Iran, Hezbollah en tête.
« Le bonheur éphémère des Américains et des sionistes se transformera en deuil en un rien de temps », a d’ailleurs prévenu Ramezan Sharif, porte-parole des gardiens de la révolution.
Cependant, les analystes israéliens ne s’inquiètent pas outre mesure. « La plupart des réactions iraniennes concernent uniquement les Etats-Unis, note Raz Zimmt, de l’Institut d’études pour la sécurité nationale (INSS) et spécialiste de l’Iran. Dans un premier temps, Téhéran évitera d’associer Israël à des représailles, car il sait que celui-ci a la capacité de réagir. Mais en cas d’escalade, tout peut changer. » Là, l’Iran pourrait faire appel au Hezbollah, qui « pourrait répliquer dans un second temps, en cas d’attaque directe d’Israël sur l’Iran, par exemple. Son intervention est un atout stratégique que l’Iran ne veut pas utiliser trop vite. »
Niveau de sécurité renforcé
Les dirigeants israéliens ne semblent toutefois pas de l’avis des analystes, car dès vendredi matin, le ministre israélien de la défense, Naftali Bennett, a convoqué l’Etat-major pour une « évaluation de la situation » au quartier général de Tel-Aviv. Israël a également relevé le niveau d’alerte sécuritaire sur l’ensemble de son territoire et dans ses ambassades à l’étranger.
« Israël n’a pas peur, assure Yaakov Amidror, ancien conseiller pour la sécurité nationale de Benyamin Nétanyahou. Israël est simplement très prudent et se prépare, au cas où. Un de nos plus grands ennemis a été tué : c’est plutôt une bonne nouvelle. »
Le Premier ministre Nétanyahou a, lui, félicité Donald Trump d’avoir agi « rapidement, avec force et de manière décisive », et rappelé que les Etats-Unis avaient, « comme Israël », le droit de se défendre.