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Le Parlement turc accepte d’envoyer l’armée en Libye

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Jeudi 2 janvier, les députés turcs ont autorisé le président Erdogan à envoyer des troupes en Libye en soutien au gouvernement de Tripoli, aux prises avec les forces rebelles du maréchal Haftar.

Erdogan décidera seul

Convoqué en toute hâte alors que les députés étaient en vacances, le Parlement a donné son feu vert jeudi à une intervention turque en Libye pour venir en aide au gouvernement d’accord national (GAN) du Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj. Celui-ci est directement menacé par une offensive du maréchal Khalifa Haftar, soutenu par la Russie, les Emirats arabes unis et l’Egypte. 

Les députés ont conféré à Erdogan le pouvoir de décider seul pendant un an de la composition et de la taille des forces qui seront envoyées en Libye. L’intervention se fera « au sol, sur mer et dans les airs si nécessaire », avait déjà prévenu le président turc le 27 novembre 2019, lors de la signature d’un double accord de coopération ( militaire et de délimitation des frontières ) avec Faïez el-Sarraj.

Impuissance de l’opposition

L’opposition parlementaire turque, le CHP (Parti républicain du peuple), Le Bon Parti (nationaliste) et le Parti démocratique des peuples (HDP, gauche, prokurde), traite Erdogan de va-t-en-guerre, et s’inquiète qu’il conduise la Turquie dans un piège inextricable. 

« Nous ne voulons pas que la terrible situation qui s’est développée en Syrie se répète dans un autre pays », s’inquiète Unal Çeviköz, vice-président du Parti républicain du peuple (CHP).

Mais malgré le refus acharné de l’opposition, la majorité – le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) allié au Parti de l’action nationaliste (MHP) – a remporté le vote haut la main et accepté la motion.

Défendre les intérêts de la Turquie

A Ankara, les buts sont clairement affichés, la motion parlementaire évoquant la nécessité de « protéger les intérêts de la Turquie en Méditerranée, de prévenir le transit de migrants clandestins, d’empêcher les organisations terroristes et les groupes armés de proliférer, d’apporter une aide humanitaire au peuple libyen ».

Le texte omet seulement de mentionner les intérêts économiques du pays sur le sol libyen, les entreprises turques ayant investi près de 25 milliards de dollars en Libye à l’époque de Mouammar Kadhafi.

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