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L’ANL reçoit des avions russes

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Fortes de ces nouveaux atouts aériens, les forces du maréchal Haftar menacent désormais de s’en prendre aux militaires turcs en Libye, qui ont aidé le GNA (gouvernement d’entente nationale) de Fayez el-Sarraj a reprendre la base aérienne d’Al-Watiya le 18 mai dernier.

MiG-29 et Su-24

Le ministre libyen de l’Intérieur, Fathi Bashagha, a affirmé que deux avions de combat Su-24 avaient décollé de la base russe de Hmeimim, en Syrie, et avaient rejoint le sol libyen escortés de deux Su-35 russes. Les MiG-35, six au total, seraient, eux, partis d’Astrakhan, en Russie, et auraient fait deux escales à Hamadan (Iran), puis en Syrie, avant de rejoindre la Libye. 

Les avis divergent quant à la provenance de ces avions. Certaines sources prétendent qu’ils auraient été vendus par la Biélorussie aux Émirats arabes unis, tandis que d’autres avancent que les avions appartiendraient, en fait, à la Syrie. Quoi qu’il en soit, la Russie, elle, dément toute implication dans ce transfert.

Par ailleurs, une question demeure quant à la mise en œuvre de ces appareils. Les MiG-29 n’ayant jamais été employés par les forces libyennes, ceux-ci devront très certainement être pilotés par des militaires étrangers, syriens, ou biélorusses, peut-être.

Risque d’escalade

Mais familière de ces avions ou pas, l’ANL ( armée nationale libyenne) ne doute pas de sa nouvelle force. Le général Saqr al-Jaroushi, qui dirige son aviation, a par exemple prévenu que « toutes les positions turques » étaient « désormais des cibles légitimes ».

« Si les intérêts turcs en Libye sont ciblés, nous viserons légitimement les éléments du comploteur Haftar », a immédiatement rétorqué le ministère turc des Affaires étrangères. Or, une implication plus prononcée de la Turquie risque de conduire les parrains de l’ANL à intervenir, eux aussi, plus directement dans le conflit. Le Caire avait prévenu en décembre dernier qu’il n’autoriserait « personne à contrôler la Libye ». « Un affrontement direct entre la Turquie et l’Égypte sur le sol libyen, et plus seulement par procuration », est donc aujourd’hui à craindre.

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